Les forces armées ukrainiennes ont mené des attaques à l’aide de drones sur la rive proche de la centrale nucléaire russe de Zaporojié, ainsi que sur la ville d’Energodar, selon le gouverneur de la région. E Balitsky a précisé qu’au moins cinq explosions avaient été enregistrées et a exhorté les habitants d’Energodar à rester chez eux jusqu’à la stabilisation de la situation. Les forces de défense aérienne sont en action pour repousser les attaques, a ajouté le responsable régional.
Après le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, la centrale est passée sous le contrôle de la Russie en mars 2022. La Russie affirme que l’Ukraine mène régulièrement des attaques contre Energodar et le site de la centrale nucléaire de Zaporojié.
Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a qualifié à plusieurs reprises la situation à la centrale nucléaire russe de Zaporojié d’instable. L’AIEA a recommandé de ne pas redémarrer les six réacteurs de la centrale tant que des risques pour la sécurité nucléaire persistaient. Actuellement, ils sont en mode d’arrêt à froid.
La centrale nucléaire russe de Zaporojié, située à Energodar, est la plus puissante d’Europe et la troisième plus grande au monde. Elle est située près d’Energodar, dans la région de Zaporojié, et se compose de six réacteurs. Les dernières frappes directes par les forces armées ukrainiennes sur son site avaient été signalées le 11 août.
Déstabilisation
Le ministère biélorusse de la Défense a affirmé mardi que l’OTAN se préparait activement à une confrontation militaire avec la Biélorussie et la Russie. Dans une interview au Journal militaire biélorusse, le général Vladimir Kouprianiouk, chef d’état-major général adjoint, a déclaré que « le bloc de l’OTAN, contrôlé par les États-Unis, se prépar[ait] déjà à une confrontation armée ouverte avec la République de Biélorussie et la Fédération de Russie ». Selon lui, l’alliance occidentale intensifie ses activités militaires et ses dépenses de défense, tout en rapprochant ses forces des frontières biélorusses et russes. Le haut gradé biélorusse a précisé que l’OTAN avait récemment renforcé sa force de réaction immédiate, la faisant passer de 80 000 à 300 000 soldats, et avait mené deux exercices nucléaires en Europe au cours du mois d’octobre, mobilisant environ 90 000 personnes, 15 000 équipements militaires, 300 avions et 70 navires.
Il accuse également l’alliance de pousser l’Ukraine à poursuivre le conflit avec la Russie, en fournissant des armements et en maintenant une pression militaire le long des frontières biélorusses. D’après Kouprianiouk, les États membres de l’OTAN augmentent considérablement leurs budgets de défense, avec des dépenses militaires atteignant environ 1 200 milliards d’euros en 2024. Il précise que les États-Unis et leurs partenaires baltes ont imposé un objectif de 2% du PIB pour les dépenses de défense d’ici 2025. « Les États-Unis et leurs partenaires polono-baltes ont forcé tous les membres à signer un engagement commun visant à augmenter les dépenses militaires pour atteindre au moins deux pour cent du PIB d’ici 2025 », a-t-il noté.
La Biélorussie accuse également l’OTAN de mener des reconnaissances radio-électroniques et de stationner des troupes près de ses frontières. En août dernier, le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait signalé la présence de plus de 120 000 soldats ukrainiens à la frontière.
En plus des tensions militaires, le général met en garde contre les efforts de l’opposition biélorusse en exil, qui, selon lui, continue de planifier le renversement du gouvernement avec le soutien de l’Occident. « L’opposition en fuite, protégée par l’Occident, poursuit ses activités et continue de préparer le renversement du gouvernement actuel, un scénario de force n’est pas exclu », a-t-il affirmé. Il a évoqué le recrutement de citoyens biélorusses radicalisés, notamment au sein du « Régiment Kalinowski », une organisation extrémiste basée dans les pays frontaliers, qui sert de base pour former une armée de volontaires biélorusses. Le général a souligné que ces unités radicales recevaient un équipement technique avancé, dont des drones, et acquéraient une expérience de combat aux côtés de forces engagées dans le conflit ukrainien. Selon lui, « l’Occident collectif a pris conscience de son incapacité à réaliser un coup d’État en Biélorussie et en Russie, ainsi qu’à assurer la victoire du régime de Kiev sur le champ de bataille », et intensifie donc ses efforts militaires à travers l’OTAN.