J. Inhofe, connu pour ses accointances avec les séparatistes du Polisario et leurs mentors a dit avoir parlé de cette possibilité avec d’autres sénateurs, citant uniquement Mike Rounds, également du Parti républicain. Il a aussi annoncé avoir abordé ce point avec Lloyd Austin, ministre de la Défense. «Je suis heureux que le secrétaire Austin soit d’accord avec moi sur cette question et je demanderai donc à chacun de vous de répondre si oui ou non vous êtes également d’accord», a-t-il avancé.
La suspension de la coopération militaire avec le Maroc soutenue, il faut le rappeler, par les partisans du Polisario au Parlement des Etats-Unis. Ils ont même réussi à conditionner, dans la Loi sur l’autorisation de la défense nationale (NDAA) pour l’année fiscale 2022, l’octroi d’aides et le financement militaire au Maroc à son engagement à «rechercher une solution politique mutuellement acceptable au Sahara occidental».
Trois mois après ce succès, les intérêts militaires ont fini par prendre le dessus. A la veille de l’ouverture d’une nouvelle session du Dialogue stratégique avec le royaume, tenue à Rabat les 8 et 9 mars, l’administration Biden a mis sous le boisseau cette condition. «Le secrétaire à la Défense vient de signer une dérogation qui permet au Commandement américain pour l’Afrique de poursuivre sa coopération et sa formation avec le Maroc», a déclaré Bardha Azari, porte-parole du Commandement américain pour l’Afrique, au Middle East Eye. «Notre partenariat militaire avec le Maroc est solide, et nous sommes convaincus que ce partenariat inébranlable continuera de prospérer dans les années à venir», a-t-elle précisé. L’édition 2022 de l’«African Lion», organisée par les armées du Maroc et des Etats-Unis, s’est déroulée du 6 au 30 juin sans problèmes.
J. Inhofe est connu pour son activisme en faveur du Polisario au sein du Sénat des Etats-Unis. En février 2021, il avait convaincu 26 sénateurs, soit plus du quart des membres la Chambre basse, à demander au président Joe Biden d’annuler le décret du 10 décembre 2020 signé par son prédécesseur à la Maison blanche, reconnaissant la marocanité du Sahara.
Il est revenu à la charge en avril de la même année, en persuadant un groupe de 9 sénateurs, républicains et démocrates, de joindre leurs signatures à la lettre adressée à Antony Blinken, sollicitant son appui pour défendre «le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, plaider pour la libération des prisonniers politiques et protéger la liberté d’expression pour chaque Marocain et Sahraoui».
La nouvelle sortie de J. Inhofe s’intègre dans le même sillage que celui choisi par Christopher Ross, ex-émissaire onusien pour le dossier saharien. Ce dernier avait demandé au Conseil de sécurité, dans un long article rédigé il y a deux semaines, de faire pression sur le Maroc.
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