Le ministère palestinien a annoncé plus tard la mort de Mohamed Fayez Balhan, 15 ans, « tué par des balles réelles de l’occupation » après avoir été touché à la tête et à la poitrine. Une victime palestinienne de plus lors d’une opération qui survient au lendemain des funérailles de deux jeunes Israéliennes assassinées vendredi dans une attaque palestinienne, dans la zone de Jéricho. La tension sécuritaire est en hausse depuis l’irruption brutale, mercredi, des forces israéliennes dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, ayant suscité une série de condamnations internationales. Attentats meurtriers, tirs de roquettes en provenance de Gaza, du Liban et de la Syrie, suivis de représailles israéliennes, ont terni l’ambiance marquant les célébrations de la Pâque juive, de la Pâques chrétienne et du ramadan.
Mercredi, les forces israéliennes ont fait irruption par deux fois dans la mosquée Al-Aqsa et délogé des fidèles rassemblés pour des prières nocturnes, en plein ramadan. Israël affirme que les forces de l’ordre ont été « contraintes d’agir pour rétablir l’ordre » face à des « extrémistes » barricadés dans la mosquée avec des pierres et des fusées de feu d’artifices qui ont été utilisées contre les policiers pendant leur assaut.
Le lendemain, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels. L’armée israélienne a riposté en menant des frappes sur Gaza et sur le sud du Liban. Et vendredi soir, Israël a annoncé la mobilisation d’unités de policiers de réserve et de renforts militaires, après un attentat à la voiture bélier à Tel-Aviv ayant coûté la vie à un touriste italien, et la mort de deux sœurs israéliennes âgées de 16 et 20 ans dans une attaque en Cisjordanie.
A signaler aussi que lundi, des centaines d’Israéliens ont participé à une marche vers Eviatar, colonie non reconnue par les autorités israéliennes dans le nord de la Cisjordanie, pour exiger sa légalisation. Plusieurs ministres et députés devaient y prendre part, dont Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité publique. Ce dernier, soutien de la cause des colons en Cisjordanie, a déclaré dans une vidéo diffusée par son bureau qu’Israël « ne capitule pas devant le terrorisme, ni à Eviatar, ni à Tel Aviv ». En 2021, plusieurs Palestiniens avaient été tués par des tirs de l’armée israélienne dans le village de Beita, voisin d’Eviatar, lors de protestations contre l’installation de la colonie. Et il faut dire que la résistance palestinienne n’a pas faibli depuis… Des groupes de colons extrémistes ont appelé à une marche provocatrice dans le nord de la Cisjordanie sous le slogan « Toute la terre d’Israël est à nous ». La Douzième chaîne de télévision israélienne a révélé que Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances, se joindrait au cortège mené par I. Ben Gvir, aux cotés de membres de la Knesset.
A signaler qu’un soldat israélien a été blessé, lundi, lors d’affrontements avec des jeunes palestiniens dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, c’est ce qu’a affirmé l’armée d’occupation israélienne. Une unité des forces d’occupation ont pris d’assaut à l’aube la ville de Naplouse et arrêté le prisonnier libéré, Abdel Rahman Akouba.
Les forces d’occupation ont également pris d’assaut le camp d’Al-Ain, à l’ouest de la ville, et des affrontements armés ont éclaté au cours desquels des hommes armés ont visé les patrouilles d’occupation avec des balles et des bombes artisanales, endommageant un véhicule militaire.
Les forces d’occupation ont en outre arrêté nombre de Palestiniens en Cisjordanie, selon le Club des prisonniers. Plusieurs perquisitions et incursions en Cisjordanie et dans la ville d’Al-Quds occupée se sont accompagnées par des affrontements et l’arrestations de plusieurs Palestiniens.
En Parallèle, des centaines de manifestants se sont rassemblés de manière spontanée à Tel Aviv et dans plusieurs autres villes du pays après le discours télévisé de Benyamin Netanyahu lundi soir. B. Netanyahu n’a pas hésité à critiquer l’opposition, sous-entendant que l’escalade de violence au Proche-Orient était liée au mouvement de contestation contre la réforme judiciaire. Il a affirmé que les ennemis d’Israël profitaient de l’instabilité politique du pays pour attaquer – faisant référence notamment aux réservistes de l’armée israélienne qui ont menacé d’arrêter de servir le pays si la réforme judiciaire était adoptée. Il a également a accusé le dernier gouvernement de ne pas avoir su protéger Israël et promet que son gouvernement allait rétablir le calme et la sécurité dans le pays.
Pour cela, il est revenu sur sa décision qui avait fait scandale en Israël : celle de limoger de Yoav Galant, ministre de la Défense, qui avait appelé à faire une pause dans le projet de réforme de la justice. Cette décision avait déclenché des manifestations massives et inédites en Israël, forçant le Premier ministre à annoncer une pause du processus législatif pour quelques semaines, le temps de négociations avec l’opposition.