Le ministère de la Santé gazaoui indique que « l’occupation israélienne a commis 6 massacres au cours des dernières 24 heures contre des familles dans la bande de Gaza, dont 41 martyrs et 131 blessés ont été transférés vers les hôpitaux ». Il a ajouté qu’ « un certain nombre de victimes sont encore sous les décombres et sur les routes, les ambulances et les équipes de la défense civile étant dans l’incapacité de les atteindre ».
Outre les morts et les blessés, le génocide perpétré par Israël dans l’enclave a fait des milliers de disparus, provoqué des destructions massives de bâtiments résidentiels et d’infrastructures, et provoqué une famine meurtrière.
La zone nord de l’enclave est également soumise à une campagne génocidaire, à un nettoyage ethnique et à un siège perpétré depuis environ un mois par Israël, qui bombarde les maisons et les abris, détruit et brûle les quartiers résidentiels, et empêche l’entrée de nourriture, d’eau et de médicaments dans la région, dans un contexte de conditions humanitaires et sanitaires catastrophiques.
Au mépris de la communauté internationale, Israël poursuit sa guerre génocidaire dans la Bande de Gaza, faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat et des ordonnances de la Cour internationale de justice lui enjoignant de prendre des mesures pour prévenir les actes à caractère génocidaire et améliorer la situation humanitaire catastrophique qui règne dans le territoire palestinien.
Parallèlement à cette boucherie à ciel ouvert, l’armée israélienne a démoli, jeudi, le bureau de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans le camp de réfugiés de Nur Shams, dans la ville de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie, a déclaré un responsable local. « Les bulldozers israéliens ont détruit le bâtiment, par lequel l’agence de l’ONU gère les besoins quotidiens des résidents », a déclaré à Anadolu Nehad al-Shaweeh, responsable d’un comité local chargé des services dans le camp. « Le bâtiment avait été partiellement endommagé lors de précédents raids israéliens et, aujourd’hui, il a été complètement démoli par les forces israéliennes », a-t-il ajouté.
Cette démolition intervient trois jours après que la Knesset (le parlement israélien) a adopté une loi interdisant les activités de l’UNRWA, ce qui affecterait éventuellement ses activités à Gaza, en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. La loi entrera en vigueur dans 90 jours.
Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, a qualifié cette mesure israélienne de « sans précédent et dangereuse », et de violation de la Charte des Nations unies.
Selon l’agence de presse officielle palestinienne Wafa, le camp de Nur Shams compte deux écoles et un centre de santé gérés par l’UNRWA. Tôt jeudi, deux Palestiniens, dont un enfant, ont été tués par une frappe de drone israélienne dans le camp, selon le ministère de la Santé.
La tension est vive en Cisjordanie en raison de l’offensive meurtrière qu’Israël mène contre la Bande de Gaza. Depuis lors, près de 770 Palestiniens ont été tués et quelque 6 300 autres blessés par les tirs de l’armée israélienne en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé. Sur ces entre-faits, les Brigade Al-Qods – Bataillon de Tulkarem, ont assuré que leurs combattants mènent de violents affrontements avec les forces d’infanterie de l’occupation dans l’axe Al-Manshiya dans le camp de Nour Shams, y causant des pertes confirmées. Des embuscades précises ont permis de faire exploser divers engins contre les véhicules et les forces ennemies qui ont investi le camp.
Les enfants ne sont pas des terroristes
Les responsables des Nations Unies chargés d’enquêter sur les crimes de guerre du régime sioniste réfutent fermement les allégations que ce dernier utilise pour tenter de justifier le génocide qu’il commet à l’encontre des Palestiniens. Miloon Kothari et Chris Sidoti, de la Commission d’enquête internationale indépendante sur le territoire palestinien occupé, ont fait ces remarques lors d’un briefing de l’ONU mercredi. « Les enfants ne sont pas des terroristes », a affirmé C. Sidoti, faisant référence à la façon habituelle du régime de qualifier tout le monde dans la bande de Gaza de cette manière pour tenter de justifier ses attaques meurtrières aveugles contre le territoire assiégé.
Les responsables ont souligné qu’en invoquant ces allégations, le régime a tué au moins 13 319 enfants palestiniens depuis le 7 octobre de l’année dernière, lorsqu’il a lancé un génocide à Gaza. Ces victimes font partie de plus de 43 000 Palestiniens tués à la suite de l’attaque militaire brutale.
M. Kothari a exhorté les fervents partisans du régime à cesser leur soutien militaire et politique à l’occupation et respecter le droit international, leur rappelant qu’ils devaient « faire la distinction » entre l’occupant et l’occupé.
Mercredi également, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, a appelé à un effort international pour mettre un terme à la « destruction complète » de Gaza. Elle a réaffirmé qu’il y avait des « motifs raisonnables » pour dire que le régime avait commis des actes de génocide dans la bande côtière. « La situation sur le terrain est horrible », a-t-elle déclaré.
« La violence génocidaire que j’ai décrite dans mon premier rapport s’est étendue à d’autres parties du territoire palestinien occupé », a noté la responsable. Référence est ainsi faite à son rapport au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation sur le terrain à Gaza, dans lequel elle avait conclu que le régime perpétrait en réalité un génocide contre le territoire palestinien.
La rapporteuse spéciale a également remis en question le droit du régime à un siège aux Nations Unies. F. Albanese a qualifié les États-Unis, le plus grand soutien du régime qui lui a fourni des dizaines de milliards de dollars d’aide militaire depuis le début de la guerre, de « facilitateur dans ce qu’Israël a fait ».
Réagissant aux propos de cette diplomate de l’ONU, Danny Danon, envoyé du régime sioniste auprès de l’ONU, l’a appelée à démissionner, affirmant qu’elle était l’une des « figures les plus antisémites de l’histoire moderne », l’accusant de « diffuser de la propagande et des mensonges sans fondement ». Les États-Unis ont également tenté de stigmatiser cette responsable par le passé, l’accusant également d’« antisémitisme ».
La rapporteuse spéciale a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza et cherche à « éliminer les Palestiniens de leur terre ». A ses yeux, « le génocide des Palestiniens semble être le moyen d’atteindre un but : le retrait complet ou l’effacement des Palestiniens de la terre qui fait partie intégrante de leur identité ». F. Albanese a indiqué qu’Israël cherche à contrôler la terre palestinienne d’une manière qu’elle a qualifiée d’illégale et publique. F.Albanese, qui occupe son poste depuis 2022, fait depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza l’objet d’accusations d’antisémitisme et de demandes de destitution de la part d’Israël et de certains de ses alliés, en raison de ses critiques et de ses accusations de génocide contre l’État hébreu. « Je ne veux plus entretenir ces discussions concernant les attaques contre moi, parce que (…) je ne suis pas l’histoire. L’histoire est le fait que les Palestiniens risquent d’être effacés de leur terre », a déclaré la juriste italienne en conférence de presse. « Ce qui est frappant dans le cas d’Israël, c’est la cohorte d’Etats qui font écho à ce qu’Israël dit », a-t-elle ajouté, évoquant une « armée de laquais » seulement destinés à « distraire l’attention », rapporte Le Monde.
Mourir de faim aussi
De son côté, le porte-parole de l’UNICEF, James Elder, a affirmé que « si l’UNRWA n’est pas en mesure de travailler, nous assisterons probablement à l’effondrement du système humanitaire à Gaza », soulignant que la décision israélienne d’interdire les activités de cette organisation signifie « une nouvelle façon de tuer des enfants ».
Pour sa part, Jens Laerke, porte-parole du Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies, a déclaré qu’« il n’y a pas d’alternative à l’UNRWA », expliquant que l’attaque israélienne en cours dans la région exacerbe les conditions difficiles.
Selon lui, la décision israélienne d’empêcher le travail de l’UNRWA s’inscrit dans la politique de « punition collective, que nous avons vu imposer à Gaza ».
L’aide humanitaire entrant à Gaza est à son niveau le plus bas depuis des mois, a alerté l’Organisation des Nations unies, mercredi, citant ses agences humanitaires. Au cours du mois d’octobre, « 5 000 tonnes de nourriture ont été livrées à Gaza, ce qui ne représente que 20 % de l’aide alimentaire de base pour les 1,1 million d’êtres humains qui dépendent de l’aide vitale », a averti le Programme alimentaire mondial (PAM).
Toutefois, « environ 100 000 tonnes de denrées alimentaires, soit l’équivalent de plus de deux mois de rations alimentaires pour l’ensemble de la population, attendent toujours d’entrer à l’extérieur de la bande de Gaza et doivent être acheminées d’urgence pour éviter une nouvelle diminution de la distribution alimentaire », indique pour sa part le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). « La population n’a plus aucun moyen de faire face à la situation, les systèmes alimentaires se sont effondrés et le risque de famine persiste, ce qui nécessite une reprise immédiate et à grande échelle de l’approvisionnement humanitaire dans la bande de Gaza », ont alerté les agences des Nations unies. Et de poursuivre que si la situation actuelle persiste, « d’ici novembre, plus de 90 % de la population de Gaza serait confrontée à une grave insécurité alimentaire » prévient la même source.