Un jeune palestinien a ouvert le feu avec son arme à l’angle de la rue Montefiore/Allenby sur des agents de sécurité de la municipalité de la ville, tuant l’un d’entre eux et blessant deux autres.
Les médias israéliens ont indiqué que l’un des gardes avait été touché de 5 balles sur la partie supérieure de son corps avant de signaler, dans la soirée, qu’il a succombé à ses blessures.
Selon la version israélienne, deux agents de la municipalité de Tel Aviv s’étaient approchés du jeune palestinien pour le fouiller lorsqu’il les a pris de court en ouvrant le feu sur eux avec son revolver. Channel 13 a rapporté de nombreux cas d’hospitalisations parmi les Israéliens pris de crises de panique.
Kamel Abou Baker (27 ans) est l’auteur de l’opération qui a été tué au cours de l’opération. Il est originaire du village Ramaneh, situé à l’ouest de la ville de Jénine au nord de la Cisjordanie occupée. Il était aussi recherché par les forces d’occupation. « Les responsables sécuritaires devraient fournir des explications sur la façon qu’un recherché connu au préalable a pu se frayer un chemin du cœur de Jénine jusqu’au cour de Tel Aviv et exécuter son attentat », a fait remarquer le correspondant de la chaine de télévision israélienne Channel 14.
Selon les médias israéliens le combattant palestinien portait son testament sur lui dans lequel il a précisé qu’il voudrait venger l’attaque des colons perpétrée la veille contre le village Barqa. Des colons sous escorte de Tsahal ont attaqué, vendredi 4 août, ce village situé à l’est de Ramallah ouvrant le feu sur les habitants qui avaient accouru pour le défendre. Qousai Maatane, jeune palestinien de 19 ans, a été tué par les tirs des colons.
Selon l’agence palestinienne Qods. Co, l’assassin du jeune Qousai qui répond au nom de Alisha Yerad est membre du parti ultra d’Itamar ben Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale. Il est connu pour avoir établi un avant-poste d’une colonie sauvage sur les terres des Palestiniens des villages de l’est de Ramallah. Il est apparu dans une vidéo sur les réseaux sociaux appelant à éradiquer la localité de Huwara.
En février dernier, cette localité au sud de Naplouse avait fait l’objet d’une attaque de meutes de colons qui avaient mis le feu à des dizaines de maisons et des centaines de voitures. Le Jihad islamique a salué l’opération de Tel Aviv estimant qu’elle est « la riposte naturelle aux crimes commis quotidiennement par l’occupation contre notre peuple en Cisjordanie ». Abdellatif al-Qannou’, porte-parole du mouvement Hamas, a déclaré que « les coups de la résistance se renouvellent au cœur de l’entité, ce qui confirme que notre peuple est entièrement préparé pour défendre la mosquée al-Aqsa. La hausse des opérations de résistance tous les jours illustre l’équation de riposte de la résistance aux offensives de l’occupation et ses colons pour leur faire payer le prix de leurs crimes et de leur agression contre notre peuple et nos sacro-saints ».
Selon le Shin Beth, service de sécurité intérieure israélien, l’auteur de l’opération de Tel-Aviv, une des villes les plus surveillées au monde, serait un sympathisant du Jihad islamique. L’armée israélienne s’est rendue à Jénine la nuit pour préparer la destruction de sa maison.
L’ONU s’inquiète
Cette opération courageuse intervient après la mort de deux Palestiniens en Cisjordanie vendredi 4 août, l’un tué par des soldats, l’autre par des colons israéliens lors d’affrontements violents dans la ville de Burqa, alors que des colons israéliens faisaient pâturer leurs moutons sur des terres privées palestiniennes. Deux colons ont été arrêtés et cinq autres ont été mis en examen. Parmi eux, un ancien employé du parti d’extrême droite Otzma Yehudit – parti d’extrême droite d’I. ben Gvir.
Cette semaine, les Nations unies ont mis en garde contre la forte augmentation des attaques de colons israéliens contre des Palestiniens, environ 600 incidents entre janvier et juin. Une hausse de 39% comparée à l’an dernier, indique le bureau de coordination humanitaire de l’ONU. Cela alors que le nombre d’incidents l’an dernier était déjà le plus élevé depuis le début des relevés de l’OCHA en 2006.
Le contexte politique israélien, caractérisé par une coalition entre droite et extrême droite, favorise la recrudescence de la violence des colons. On parle du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël avec des ministres et des députés issus de la branche la plus radicale du mouvement des colons. I. Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ministre des Finances, encouragent ouvertement la colonisation en Cisjordanie, ils condamnent rarement, voire quasiment jamais, les violences des colons, au contraire, ils ont tendance à les justifier au nom du droit à la « légitime défense ».
Non seulement cela encourage les affrontements, mais nourrit aussi un sentiment d’impunité chez les colons. D’après l’organisation israélienne Yesh Din, entre 2005 et 2022, 93% des enquêtes sur les attaques de colons contre des Palestiniens ont été classées sans qu’aucune inculpation ne soit prononcée.
