Né en 1943 à Marrakech, M. Bennouna a fait ses études en jurisprudence et en sciences politiques aux universités de Nancy et de Paris, en France. Titulaire d’un doctorat en droit international, le magistrat est également diplômé de l’Académie de droit international de La Haye, en plus d’être membre de l’Institut de droit international. Il a exercé tant que professeur et doyen de la Faculté des sciences juridiques et économiques à Rabat, entre 1972 et 1984.
Mohamed Bennouna a aussi été professeur invité dans différentes universités à travers le monde, en Tunisie, en Algérie, en France et aux Etats-Unis (New York). En 1976, il a lancé la revue juridique, politique et économique du Maroc. De 1985 à 1989, il a par ailleurs été le directeur général de l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris. En tant que diplomate, il a été ambassadeur représentant permanent adjoint auprès des Nations unies. Au sein de l’instance, il a été nommé ambassadeur et représentant permanent du Maroc, de 2001 à 2005.
C’est en février 2006 qu’il a été élu juge à la CIJ pour la première fois. Il a été réélu en 2015 pour un autre mandat de neuf ans, lequel prendra fin en février 2024. Parallèlement, M. Bennouna a été distingué à plusieurs reprises. Il a reçu notamment le Prix national de la culture du Maroc, la Médaille de la culture du Yémen, la distinction de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur en France, ainsi que le Wissam alaouite de l’ordre de Commandeur, qui lui a été décerné par le roi Mohammed VI en 2014.
Au sein de la CIJ, M. Bennouna et les 14 autre juges élus examinent une procédure introduite par l’Afrique du Sud contre Israël, accusée de génocide dans le contexte de l’état de siège sur la bande de Gaza. Alors que cette situation dure depuis 96 jours, la séance de cette matinée à la CIJ a été consacrée aux interventions des représentants de l’Etat plaignant. Le professeur Vaughan Lowe KC a dressé une liste des mesures provisoires demandées à l’encontre d’Israël Ces mesures incluent « la suspension immédiate des opérations militaires dans et contre Gaza » et « l’arrêt de la privation de l’accès à la nourriture et à l’eau », mais aussi l’accélération de l’assistance humanitaire, ainsi que des garanties d’accès suffisant au carburant, aux abris, aux fournitures et aux services médicaux. Pretoria a également demandé qu’Israël cesse toute destruction de la vie des Palestiniens dans la bande de Gaza et que des mesures soient prises à l’encontre de responsables gouvernementaux israéliens pour incitation au génocide.