M. Monjib justifie sa décision en signe de protestation contre l’interdiction de se rendre en Espagne et participer à une activité culturelle sur la région méditerranéenne. «Il s’agit d’une atteinte à ma liberté de circulation est une violation flagrante de la loi. La fermeture des frontières ne peut en aucun cas excéder un an (Code de procédure pénale, chapitre 160 et suivants). En effet, j’ai été arbitrairement interdit de voyager depuis deux ans, par le ministère public puis par le juge d’instruction», dénonce-t-il.
Le militant des droits humains a ajouté qu’il subit «une tentative d’asservissement». «Alors que mon compte bancaire est bloqué (c’est-à-dire que je ne peux pas l’utiliser) et que mes biens sont gelés, j’ai appris en reprenant mon travail à la l’université le 1er septembre dernier, que l’administration gouvernementale au plus haut niveau avait décidé de m’en priver», ajoute-t-il. Une mesure qu’il qualifie d’«illégale», pointant le non-respect des procédures.
M. Monjib a menacé de recourir aux «procédures internationales» après l’épuisement des procédures nationales et a exprimé sa «condamnation de cette pression et cette persécution» qu’il subit «depuis des années malgré [son] état de santé».
En octobre 2021, l’historien avait observé une grève de la faim pour protester contre son «interdiction» de quitter le Maroc et se soigner en France. Le procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat avait réagi plus tard, en affirmant que ses déclarations étaient «contraires à la réalité et complètement loin de la vérité», rappelant que M. Monjib «fait l’objet d’une procédure relative au blanchiment d’argent instruite par le juge d’instruction» et faisant référence à la décision du juge d’instruction à son encontre.