Cette manifestation avait été interdite par les autorités urbaines de Goma. Dès l’aube, à trois heures du matin, Goma s’est réveillé en effervescence. Des membres d’une secte se revendiquant anti-impérialiste ont quitté leur quartier général de Karisimbi, marchant en direction du siège de la Monusco. Nombre d’entre eux arboraient des tenues traditionnelles confectionnées en raphia.
Leur progression a été stoppée net par un dispositif de sécurité, mis en place la veille par la police et l’armée. Ces confrontations ont donné lieu à un déploiement renforcé des forces de l’ordre au quartier général du mouvement. C’est lors de cette intervention que la majorité des victimes ont été recensées. Un policier a tragiquement perdu la vie, lapidé par la foule. Des hôpitaux tels que le centre médical CBCA se sont trouvés submergés, certains blessés étant touchés par des tirs.
Selon plusieurs sources, le bilan avancé par l’armée pourrait être bien plus lourd. À la suite de ces événements, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées. L’armée les décrit comme des « bandits drogués et manipulés », agissant sur un plan soigneusement orchestré par Ephraim Bisimwa, présenté comme le leader du mouvement. Celui-ci avait d’ailleurs mobilisé ses fidèles pendant une semaine, incitant la population de Goma à manifester. Les répercussions de ces événements ont été telles que les activités dans les quartiers Ndosho et Majengo sont restées perturbées jusqu’en milieu de journée.