Dans sa réponse aux questions des députés lors de la séance hebdomadaire des questions orales tenue en début de semaine à la Chambre des représentants, F-E. El Mansouri a rappelé que la commission ministérielle dédiée à la réhabilitation des zones affectées par les inondations a tenu sa première réunion en octobre, lors de laquelle un budget substantiel de 2,5 milliards de dirhams a été établi. Ce programme ambitieux, d’après la ministre, se déploie selon plusieurs axes stratégiques, parmi lesquels figure l’assistance financière accordée aux sinistrés pour la reconstruction et la réhabilitation des bâtiments et logements endommagés. Par ailleurs, des efforts seront consentis pour restaurer les infrastructures routières touchées, renforcer et réhabiliter les réseaux d’électricité, d’eau et d’assainissement, tout en soutenant les activités agricoles, a-t-elle affirmé. « Cette initiative a permis de finaliser notre recensement, qui révèle que 1.121 bâtiments ont été endommagés dans l’ensemble des zones sinistrées, dont 269 ont subi des destructions totales et 852 des dommages partiels. Les mesures à mettre en œuvre incluent l’octroi d’une aide financière directe de 120 millions de dirhams pour la réhabilitation des habitations sinistrées, s’élevant à 80.000 dirhams pour les maisons partiellement détruites et à 140.000 dirhams pour celles complètement effondrées », a-t-elle assuré.
En outre, il est prévu de relocaliser les constructions situées dans des zones inconstructibles vers des sites sécurisés, tout en offrant une assistance technique aux familles touchées, a assuré la ministre, notant qu’une procédure simplifiée pour l’octroi des permis de construire sera instaurée, afin d’accélérer et de fluidifier l’exécution de ce programme. Reste à savoir si les « exclus » de l’opération, pour une raison ou une autre, bénéficieront de l’effort ainsi consenti.
Dans le lourd dossier du séisme d’Al-Haouz, la responsable a confirmé que les mesures entreprises en faveur des sinistrés s’inscrivent dans une série d’initiatives couvrant les provinces impactées. « Grâce à une coopération active entre tous les acteurs, tant au niveau national qu’international, nous observons une dynamique d’accélération dans la réhabilitation des zones touchées. Il reste certaines maisons qui n’ont pas encore figuré dans les recensements, compliquant ainsi leur intégration dans les statistiques. Néanmoins, nos comités techniques œuvrent sans relâche, tandis que certaines situations sont dirigées vers des comités spécialisés pour une évaluation appropriée et une gestion optimale », a-t-elle reconnu. Sauf qu’il y a un hic. La réactivité publique laisse à désirer et ce n’est certainement pas pour rien que les victimes du séisme persistent dans leurs marches et sit-in de protestation…
Dans la lutte contre les bidonvilles, la ministre a mis en avant le fait qu’actuellement, Casablanca abrite environ 63.000 familles résidant dans des logements précaires, ce qui représente 50% de l’ensemble des habitats informels à l’échelle nationale. En réponse à cette situation préoccupante, un programme ambitieux a été initié par le gouvernement, en étroite collaboration avec le ministère de l’Intérieur, le ministère des Finances, et tout particulièrement le ministère de l’Habitat, qui pilote ce projet déterminé à résoudre cette problématique de manière définitive, a-t-elle précisé. « Nous avons commencé notre action dans les villes de Témara et de Skhirat, et nous avons le plaisir d’annoncer qu’à ce jour, 22.549 familles en ont déjà bénéficié. L’initiative continue d’engendrer un intérêt croissant de la part du secteur privé, car cette approche innovante vise à conjuguer les efforts du secteur privé avec les objectifs des politiques publiques. Un ensemble de nouvelles unités sera ainsi créé pour accueillir dignement ces familles vivant dans des conditions précaires », a dévoilé F-E. El Mansouri. Et d’ajouter qu’entre 2018 et 2021, « nous avons enregistré une moyenne d’environ 6.200 familles intégrées par an. Depuis l’avènement de ce gouvernement, le nombre de familles bénéficiaires a atteint 16.300 au cours de cette législature, marquant une augmentation significative de 63% . »
En ce qui concerne l’établissement d’un seuil de prix pour les logements, la ministre a souligné que le marché immobilier opère selon des principes de libre concurrence, ce qui empêche le ministère d’intervenir de manière directe dans la fixation des prix. Elle a ainsi expliqué qu’en cas de pénurie de logements, l’Etat a la capacité de mettre en place des programmes spécifiques pour répondre à cette problématique. Les 29.000 bénéficiaires de programmes de logement ne sont pas le fruit du hasard, a rappelé la ministre. Un taux moyen de 60 mètres carrés par appartement a été établi, avec une configuration de trois chambres par maison.
La responsable a notamment clarifié qu’en matière de production de logements, les prévisions pour cette année indiquent l’achèvement de 45.000 logements sociaux, auxquels s’ajoutent 35.000 unités supplémentaires, grâce à l’aide directe, soit 80.000 unités, alors que la production nationale s’élève à 113.000 unités, ce qui signifie que 80% de logements produits sont financés par l’Etat.