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Inflation et prix galopants : La réaction des responsables critiquée de toutes parts

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L’Exécutif donne l’impression de subir les crises et d’improviser les solutions. Le meilleur témoignage est livré aux Marocains, considérés plus comme des consommateurs que comme des citoyens, via la communication de crise à laquelle s’adonnent les ministres. Si la cheffe de l’Economie tente de rassurer, elle devrait se référer à ce que disent aussi les représentants des bailleurs de fonds qui critiquent, et leur parole n’est pas un évangile, la gestion de la spirale inflationniste qui appauvrit la majorité au détriment de la minorité.

Que dit le discours officiel qui se veut rassurant ? Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances, a assuré, jeudi à Rabat, que les prix de la viande et des légumes devront connaitre une baisse au cours des prochains jours ou semaines. Nul besoin de rappeler à la responsable qu’un jour de plus, c’est déjà un de trop pour les pauvres de ce pays qui sont officiellement chiffrés à 26 millions d’âmes.

Et la responsable d’ajouter aux médias, à l’issue d’une réunion interministérielle de haut niveau de veille et de suivi de l’approvisionnement des marchés et des prix, que le gouvernement a mené des mesures « importantes » pour réduire la hausse des prix et assurer l’approvisionnement des marchés en viande, en particulier, à travers notamment la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée et l’exonération des droits de douane sur les importations des bovins destinés à l’abattage.

Après avoir souligné que la hausse des prix est due à des raisons «  objectives » liées notamment à la sécheresse et à la vague de froid, la ministre a noté, par ailleurs, l’existence d’un certain nombre de manipulations et de spéculations sur les marchés. A cet effet, elle a souligné la nécessité d’intensifier et de poursuivre le contrôle sur le terrain et de mobiliser tous les départements et services concernés.

En ce qui concerne la réunion de la commission, la responsable a déclaré qu’elle portait sur l’examen de l’augmentation des prix de certaines denrées alimentaires telles que la viande et les légumes, assurant que la commission interministérielle chargée du suivi des prix poursuivra son travail régulièrement, en particulier à l’approche de Ramadan.

Tout cela ne mange pas de pain pour la majorité des citoyens aux yeux desquels les responsables ont perdu toute crédibilité.

Mais que disent les experts de la Banque mondiale, partenaires des responsables marocains ? Couvrant leurs propos du langage diplomatique, ils n’hésitent pas à critiquer les autorités pour sa gestion économique. Aux yeux de Jesko Hentschel, directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, même si elle a contribué à réduire l’augmentation des taux de pauvreté, la stratégie du Maroc pour atténuer le fardeau de l’inflation fait face à des lacunes. Il a expliqué à Asharq Business que la stratégie du Maroc pour atténuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages repose principalement sur le maintien de la stabilité des prix, notamment les prix du gaz, de l’électricité, du blé et du sucre, qui constituent environ 22% du panier de consommation du ménage marocain.

Le responsable a souligné que la croissance du PIB non agricole diminuera légèrement en 2023 compte tenu du ralentissement de l’économie européenne, de la hausse des taux d’intérêt, en plus de l’impact de l’inflation sur la consommation et l’investissement privé. La même source rappelle que le taux d’inflation a atteint 6,6% au cours de l’année écoulée, le niveau le plus élevé enregistré dans le pays depuis trois décennies en raison du coût élevé des denrées alimentaires et du carburant, ce qui a poussé la Banque centrale du Maroc à relever le taux directeur en septembre et décembre à 2,5%.

La Banque mondiale s’attend, pour sa part, à ce que le Maroc contrecarre le ralentissement économique avec une politique monétaire moins accommodante que par le passé. Selon J. Hentschel, le pari du Maroc de faire passer la part de l’investissement privé d’un tiers aujourd’hui à deux tiers d’ici 2035 est un « objectif ambitieux, réalisable et nécessaire ». Il a ajouté que l’importance d’avoir un secteur privé fort qui stimule la croissance économique apparaît en temps de crise lorsque la situation macroéconomique et les finances publiques exercent une forte pression sur le gouvernement.

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