Le cru démocratique en 2023 est loin d’être tout bon de par le monde. La moyenne mondiale a atteint son plus bas niveau depuis la mise en place de l’indice en 2006, avec une minorité de moins de 8 % de la population mondiale vivant sous des régimes démocratiques complets, alors que près de 40 % vivent sous des régimes autoritaires. Ce constat peu reluisant est fondé en grande partie sur l’aggravation des conflits violents et des tensions géopolitiques, entravant les efforts de reprise postpandémique et sapant les fondements de la démocratie dans de nombreuses régions.
Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le Maroc se classe parmi les « régimes hybrides », aux côtés de la Tunisie et de la Mauritanie. Seul Israël est désigné comme une « démocratie imparfaite » dans cette région.
L’examen détaillé des critères spécifiques utilisés dans l’Indice de « démocratie » révèle les forces et les faiblesses du Maroc dans divers domaines. Dans l’indice des processus électoraux et de la pluralité, le pays a obtenu 5,25 points, indiquant une certaine stabilité dans la conduite des élections et la diversité politique. Cependant, des améliorations sont nécessaires dans d’autres domaines, notamment la performance du gouvernement, où le Maroc a reçu un score de 4,64, ce qui souligne la nécessité de renforcer la transparence, la responsabilité et l’efficacité des institutions gouvernementales.
En termes de culture politique et des libertés civiles, avec des scores respectifs de 5,63 et 4,12, du retard est à rattraper en matière de promotion de la culture politique inclusive, respectueuse des droits fondamentaux et des libertés individuelles. Garantir un environnement propice à la participation citoyenne sans entraves relève donc de la gageure.
Pour ce qui est de la participation politique, si le Maroc a réalisé un score relativement élevé de 5,56, il n’en reste pas moins qu’il s’agit-là d’un niveau modéré d’engagement citoyen. Cela interpelle quant aux mécanismes et opportunités disponibles pour la participation effective des citoyens dans les processus décisionnels et la gouvernance du pays.
Norvège, Nouvelle-Zélande et Islande caracolent en tête dans cet indice de démocratie, illustrant des modèles de gouvernance démocratique bien établis. A l’opposé de l’Afghanistan, la Corée du Nord et la République centrafricaine confrontés, eux, à des défis systémiques profonds.
Dans ce contexte, le classement du Maroc dans l’Indice de « Démocratie » pour l’année 2023 souligne à la fois les progrès réalisés et les défis persistants en matière de gouvernance démocratique. Il appelle à une réflexion continue sur les moyens de renforcer les institutions démocratiques, de promouvoir les libertés civiles et de favoriser une participation citoyenne plus active pour assurer un avenir démocratique et prospère pour le Royaume. Les réformes politiques, sociales et institutionnelles devront être menées avec détermination et répondre, ainsi, aux aspirations de la population tout en consolidant les bases d’une démocratie solide et durable. L’Exécutif est donc interpellé…