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Incohérences agricoles : Moins de pastèques et plus d’avocats !

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En raison des restrictions imposées par le gouvernement à la production de pastèques dans la région de Zagora, les volumes diminueront considérablement cette saison. Selon Fresh Plaza, la décision est due à l'épuisement de la nappe phréatique et au manque de précipitations dans la région.
Incohérences agricoles

Les autorités ont ainsi décidé, fin octobre 2022, de limiter la superficie à 0,5-1 ha par producteur et de l’interdire complètement dans certaines zones qui contiennent des sources d’eau potable.

« La confusion et l’incertitude étaient grandes parmi les producteurs quant au sort de leurs cultures dans le contexte de cette restriction et à l’étendue de son application par les autorités. Au final, il y a eu une baisse des superficies que je peux estimer à 25% », a déclaré Mohammed Benradi, producteur de pastèques à Zagora. « En raison des restrictions, nos volumes de pastèques avoisinent les 1 000 tonnes cette année. La récolte est imminente et nos calendriers d’exportation seront disponibles la semaine prochaine par l’intermédiaire d’une maison de conditionnement dans la ville d’Agadir », ajoute-t-il.

Outre la baisse des volumes, la situation de stress hydrique a entraîné une augmentation des coûts d’approvisionnement en eau, en hausse de 12 à 13% cette saison, assure la même source. Mais il n’y a pas d’inquiétude quant à la qualité des pastèques. « Les conditions météorologiques ont été généralement bonnes tout au long de l’année. La qualité des pastèques de Zagora est bien connue, même au niveau international, et nous sommes convaincus que cette année ne fera pas exception à la règle », a-t-il noté.

La production marocaine est en concurrence avec plusieurs autres pays de la région, tels la Mauritanie et le Sénégal, qui ont des calendriers d’exportation simultanés, rappelle la même source.

Diable d’avocat !

Si le dossier des pastèques a subi des restrictions, d’autres cultures connues pour leur très forte consommation des ressources hydriques n’ont pas été touchées. Ainsi, pas moins de 40 000 tonnes d’avocats ont été produits entre 2022 et 2023 au Maroc. Les producteurs qui ont fait le bilan de la campagne qui s’est achevée en mars dernier promettent mieux l’année prochaine, en dépit de la décision des autorités de lever les subventions à l’irrigation. Tournée principalement à l’export, cette spéculation qui a drainé localement des intérêts israéliens risque fort de peser lourdement sur les ressources hydriques du pays déjà en proie à un cycle de sécheresse qui peut s’étendre dans le temps. Une ferme de plus de 400 hectares a déjà été aménagée dans la région du Gharb, au prix fort de l’arrachage d’arbres forestiers, et le risque est grand de voir d’autres investissements s’installer. Pour les producteurs israéliens, le Maroc est parmi les marchés de substitution de rêve. Leur implantation est jugée stratégique non seulement au regard des conditions de production, mais aussi et surtout parce que le débouché européen est proche (les exportations d’Israël vers l’UE durent une semaine) et parce que « l’origine Maroc » offre la meilleure parade contre la campagne BDS qui a contribué à réduire les exportations israéliennes.

On signale que le prix moyen d’un kilo d’avocats marocains est de 3 euros. Et cette année, le pic des 5 euros le kilo n’a pas été dépassé même si les principaux pays producteurs comme la Colombie, le Pérou ou Israël se sont retrouvés avec peu de fruits. Le Maroc a pu en profiter en accroître sa production de plus de 50 % par rapport à l’année précédente.

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