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Incidents aériens en mer de Chine : Pékin retoque Ottawa et Canberra

Après la mise en cause du comportement de ses pilotes dans plusieurs épisodes de tensions aériennes, Pékin a réfuté la version des faits donnée par Ottawa et Canberra, les accusant de diffuser de fausses informations.

La Chine a fustigé le 7 juin la «désinformation»  du Canada et de l’Australie, qui ont tour à tour accusé Pékin d’avoir mis en danger leurs avions militaires, dans un contexte de tensions avec ces alliés de Washington.

Le Canada a reproché la semaine dernière à l’armée de l’air chinoise une conduite dangereuse, après un incident dans l’espace aérien international en Asie. Selon Ottawa, des appareils canadiens, déployés au Japon dans le cadre des efforts multinationaux pour faire respecter les sanctions contre la Corée du Nord, se seraient retrouvés face à des avions militaires chinois qui auraient cherché à les faire changer de trajectoire, ce qui a conduit le Premier ministre canadien Justin Trudeau à dénoncer le 6 juin une «provocation» de la part de la Chine. «C’est la reconnaissance rapprochée d’avions militaires canadiens contre la Chine qui est irresponsable et est une provocation», a rétorqué devant la presse Zhao Lijian, porte-parole de la diplomatie chinoise, affirmant que le Canada devait «respecter objectivement les faits et cesser de répandre de la désinformation».
En froid avec Pékin, l’Australie a elle aussi accusé le 5 juin la Chine d’avoir mis en danger l’un de ses aéronefs au-dessus de la mer de Chine méridionale. Selon Canberra, un chasseur chinois aurait intercepté de façon téméraire un appareil de surveillance australien P-8 fin mai, s’approchant de près et lançant des fusées éclairantes avant de passer brusquement devant lui.

Un récit réfuté par la Chine le 7 juin : selon sa version des faits, l’avion militaire australien «s’est approché pour une reconnaissance en ignorant les avertissements répétés de la partie chinoise», a affirmé dans un communiqué Tan Kefei, porte-parole du ministère de la Défense. Cette action a «sérieusement menacé la souveraineté et la sécurité de la Chine», a affirmé le porte-parole, accusant l’Australie de diffuser de «fausses informations».

Au nom de raisons historiques, Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine mais l’Australie, comme les Etats-Unis, considèrent que la majeure partie de la mer de Chine méridionale fait partie des eaux internationales et que la navigation et le survol auraient vocation à être libres, même pour des avions militaires.

Les relations sino-australiennes se sont dégradées depuis plusieurs années, Pékin s’inquiétant du renforcement de l’alliance entre l’Australie et les Etats-Unis, qui vise à endiguer son influence dans la région Asie-Pacifique.

Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, vient d’effectuer une tournée dans huit pays du Pacifique (dont le Vanuatu, les Tonga, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Fidji), un mois après avoir signé un accord de sécurité avec les îles Salomon qui a suscité l’inquiétude à Canberra comme à Washington quant à une éventuelle implantation militaire de Pékin dans la zone. Le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese, élu le 22 mai, a lui annoncé un «ré-engagement» de son pays dans la région Pacifique.

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