Dans une note d’information publié mercredi, l’organisation islamiste a dénoncé «le contexte, les circonstances et les raisons de l’arrestation», tout en se déclarant dubitative sur «les conséquences» de ce type de condamnations «sur les droits et les libertés» dans le pays.
La Jemâa a exprimé aussi son inquiétude de voir le royaume se diriger, selon ses termes, « vers un horizon fermé ». Ancien avocat du chef spirituel d’AWI, Abdessalam Yassine, puis ex-ministre des droits de l’Homme durant les années 1990, M. Ziane a été reconnu coupable, lundi dernier, d’«outrage à des fonctionnaires publics, injure contre un corps constitué, publication d’allégations et faits mensongers et diffamation », entre autres.
Son arrestation immédiate a été ordonnée alors que la procédure judiciaire est encore ouverte, comme le prouve le recours en cassation. Dans le cadre de ce procès, le ministère de l’Intérieur avait porté plainte, sur la base de propos tenus par celui qui est également l’ancien secrétaire général du Parti marocain libéral (PML) sur les réseaux sociaux ou en public. En l’espèce, la Jemaa a estimé que des condamnations du genre signifieraient désormais que « toute voix défiante est devenue un détenu potentiel, qui attend son tour ».
Exprimant sa solidarité avec l’avocat et ancien bâtonnier, AWI a déploré par ailleurs « le calvaire » et les campagnes de dénigrement à l’égard de « toutes les voix exigeant la liberté, la dignité et la justice sociale ». Appelant à la remise en liberté de M. Ziane, la Jemaa revendique aussi la libération de « tous les détenus d’opinion, ceux détenus des mouvements sociaux, ainsi que tous les journalistes et les blogueurs ».