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Hausse des prix : Lorsque A. Rahhou devient intégriste

Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence, a indiqué, mardi à Rabat, que l’instance n'a pas de « positions à prendre» à propos de la hausse ou la baisse des prix, mais intervient «en cas d'abus de position dominante ou d'entente ». Le marché intérieur et ses différentes défaillances ne méritent-elles pas une auto saisine en cette période où nombre de produits de base flambent ?
Hausse des prix

« Le rôle du Conseil, en tant qu’arbitre à la disposition de ceux qui respectent la loi et contre les pratiques anti-concurrentielles, ne lui permet pas d’intervenir en cas de la hausse ou la baisse des prix sauf si cette évolution de prix est induite par un abus de position dominante ou d’entente », a souligné A. Rahhou lors d’une rencontre avec les médias.

Dans ce sens, il a rappelé qu’au Maroc, la loi stipule que les prix des produits, biens et services (en dehors de la liste des prix des produits qui sont définis par la loi, comme les médicaments qui sont administrés) ne peuvent subir des modifications que par le jeu de l’offre et de la demande, ce qui veut dire concrètement que « c’est au vendeur ou au distributeur du produit de juger de l’augmentation ou la baisse des prix ». Le Président du Conseil ne botte-t-il pas en touche lorsqu’il ignore, ou feint de l’ignorer, que la logique de l’offre et de la demande est biaisée par le jeu des intermédiaires qui font de l’entente et du monopole des denrées leur raison de s’enrichir ?

Et A. Rahhou de rappeler l’interdiction des ententes sur le prix, notant que « lorsque deux ou plusieurs opérateurs se réunissent, ils sont dans l’interdiction de parler des prix, de les fixer de manière conjointe et de discuter des éléments qui peuvent les influencer » et ce dans un objectif de « protection du consommateur et des opérateurs eux-mêmes ». Valeur aujourd’hui, on n’a pas vu le Conseil fouiner comme il se doit dans les tréfonds du marché pétrolier, par exemple, où la connivence semble de mise entre les grands acteurs du marché. Aux USA, comme au Royaume Uni, temples du libéralisme dont se revendique le système marocain, n’a-t-on pas vu les responsables politiques dénoncer les bénéfices outranciers des pétroliers tout en exigeant d’eux de payer plus de taxes ?

Par ailleurs, il a mis en avant le rôle de la loi sur la protection du consommateur, la loi sur la liberté des prix et la loi de la concurrence qui ont pour objectif premier « la pluralité et la non concertation », pour éviter les pénuries qui sont souvent source d’une augmentation indue et injustifiée des prix. De quoi blanchir le Conseil et son inaction face à l’envolée des prix… En se réfugiant dans une lecture dogmatique des textes régissant l’institution. A. Rahhou fait preuve d’intégrisme dans ce cas-là… Dommage !

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