Le ministre dont les propos rassurants sur le renchérissement de la tomate ont été démentis dans les faits, la baisse du prix de ce fruit étant toute relative, a expliqué que le blé tendre, dont est extraite la farine blanche premium, a atteint 400 dirhams, mercredi, alors que les attentes du gouvernement et de ses partenaires et acteurs de la filière ne devaient pas dépasser les 270 dirhams. Du coup, il rappelle que le gouvernement supporte la différence sans le moindre recours à la caisse de compensation. Voilà de quoi relancer l’intérêt des économistes et autres économètres pour voir plus clair dans l’embrouillamini que sert à l’opinion un responsable de l’Exécutif.
La même constance du ministre se mesure aussi à l’aune de la réponse apportée en termes de modification de la loi de finances à la lumière des hausses successives du marché international, comme le réclament des groupes de l’opposition au Parlement. M. Baitas a tranché en assurant qu’« il n’y aura pas de loi de finances rectificative parce que nous avons une marge pour suivre le rythme », a-t-il affirmé. Des airs d’Ahidous soufflent aux oreilles du ministre qui se réfère à la gestion par le gouvernement de ressources financières exceptionnelles permettant de soutenir les produits touchés par les hausses de prix. Drôle de « zizique » tout de même puisque le pouvoir d’achat des petites gens est durement éprouvé… Bien avant l’opération spéciale ordonnée par Vladimir Poutine en Ukraine. Que dire des prix des carburants drôlement chahutés, toujours à la hausse, chez-nous, alors que les prix affichés dans d’autres marchés, non loin de chez-nous, attestent que le « rock-in-roll » reste purement marocain. Pour Si Baitas, c’est au même « you-you » qu’il nous renvoie en se référant aux prix sur le marché international. Affirmant que le prix du gasoil a atteint 1.200 dollars la tonne à Rotterdam, soit le même prix que l’essence, tandis que le prix du gaz butane a atteint 1.020 dollars. Quid des achats réalisés par les Tunisiens ou encore les Egyptiens chez qui le prix à la pompe n’a pas embrasé les poches des citoyens ?
Pour se dédouaner, le responsable a rappelé que le gouvernement « est intervenu pour accompagner les professionnels » excédés par le renchérissement des hydrocarbures. Assurant que le versement de la subvention approuvée par le gouvernement au profit des professionnels des transports routiers débutera à partir de la semaine prochaine, notant qu’« il y a une forte demande dans ce sens ». A ce rythme-là, il n’est pas étonnant de voir les consommateurs marocains exiger, eux aussi, un statut particulier qui puisse sauvegarder leur pouvoir d’achat. On imagine que si tous les Marocains connectés se mettent à tripatouiller le site ouvert aux professionnels du Transport, l’échafaudage risque de tomber…