Les autorités locales de la préfecture d’Anfa ont récemment décidé de démolir tout un pâté d’immeubles vétustes dans l’ancienne médina de Casablanca. Sur les 3.644 bâtiments que compte l’ancienne médina, 792 sont classés comme devant être totalement démolis.
Un imminent effondrement a été brandi pour justifier le rasage de ces carrés rendus par l’usure du temps insalubres. Mis au courant de cette action de salubrité publique, les habitants restent dans le flou quant à leur avenir. Les promesses qui leur ont été faites quant à un relogement adéquat n’a pas pour autant dissipé les craintes ressenties. Ceci est d’autant plus poignant que la plupart des intéressés qui n’ont pas été pris en compte lors des opérations de recensement, se retrouvent sans aide, livrés à eux-mêmes.
Lors de la séance ordinaire du conseil d’arrondissement de Sidi Belyout, qui s’est tenue le 16 janvier 2024, les citoyens touchés ont exprimé leurs opinions et revendications. Certains ont appelé à l’application des instructions royales pour une solution durable, soulignant retards et tripatouillages des dossiers d’urbanisation qui ont entravé l’accès à un logement décent. Un doigt accusateur va droit à la présidence du Conseil d’arrondissement auquel on reproche l’inertie. Les citoyens réclament dès lors des alternatives urgentes aux conditions de vie désastreuses qu’ils endurent depuis qu’ils ont été expulsés de leurs toits. Ils revendiquent soit un logement adéquat, soit une compensation pour la location d’un logement convenable. A rappeler que la communauté de Casablanca avait alloué quelque 23 MDH pour le processus de démolition… A-t-elle fait de même pour le relogement et l’indemnisation des habitants concernés ? A ce stade-là, motus et bouche cousue !
L’autorité de tutelle devrait se mouvoir pour trouver une issue à cette plaie sociale. Le Wali du Grand Casablanca, connu pour son action énergique déployée au niveau de la mégapole pour libérer l’espace public et le domaine maritime, doit faire preuve d’un minimum d’empathie pour les laissés pour compte de la requalification de l’ancienne médina. C’est le minimum qu’il puisse faire…