Interpellé le 30 septembre par la police belge, il a été placé vendredi dans un avion vers le Maroc, a officiellement annoncé Nicole De Moor, secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration. Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur qui avait accusé H. Iquioussen de misogynie et d’antisémitisme, se réjouit de cet épilogue. Mais en réalité, dans cette affaire, rien ne s’est passé comme prévu. La police belge a pu placer l’imam dans l’avion vers Casablanca suite à la délivrance d’un laissez-passer par les autorités marocaines. Le résultat d’une négociation directe entre les deux royaumes. C’est justement un tel laissez-passer que le Maroc avait décidé de ne plus accorder à la France en août dernier.
Parmi les autres bizarreries de cette affaire figure aussi le fait que la France ait décidé d’émettre un mandat d’arrêt européen pour demander le retour d’H. Iquioussen, alors que le but initial était de le voir quitter le territoire français. Requête française finalement rejetée par la justice belge, car il portait un motif qui n’est pas une infraction en Belgique, « la soustraction à une mesure d’éloignement ».
Après l’ordonnance qui le libérait de la détention provisoire (le 15 novembre), il a été placé le jour même dans un centre de rétention, pour cause de « séjour illégal en Belgique ». La secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration avait prévenu qu’H. Iquioussen était indésirable dans le royaume : « On ne veut pas quelqu’un qui prêche la haine sur le sol européen. »