A. Hamdan Daglo est le premier individu sanctionné par les États-Unis dans le cadre de la guerre civile qui fait toujours rage dans le pays. Le fait qu’il soit responsable des FSR constitue donc un message, d’autant qu’il est aussi le propre frère du chef des FSR, le général Hemedti, en guerre depuis le 15 avril avec le chef d’état-major de l’armée, le général Al-Buhran.
Les sanctions sont classiques : il y a le gel de ses avoirs aux États-Unis. Les entités dont il possède directement ou indirectement au moins la moitié des parts sont également bloquées. Les transactions avec ces entités sont aussi interdites aux personnes ayant une activité aux États-Unis. Par ailleurs, le chef des FSR pour le Darfour occidental, le général Abdul Rahman Juma fait l’objet de restrictions de visa. Il est accusé d’être à l’origine de la mort du gouverneur du Darfour occidental et de son frère.
Alors pourquoi les sanctions visent-elles le numéro deux des FSR et non pas le premier responsable de ces exactions, M. Hamdane Daglo, dit Hemedti ?
Certains jugent que cette décision US a été prise à l’encontre d’A.Dagalo au vu de ses responsabilités en tant que dirigeant sur le terrain. D’autres, considèrent que, puisque les sanctions impliquent un gel des avoirs et que les entreprises possédées par la famille Daglo sont au nom d’Abderrahim, il est normal qu’il soit sanctionné. Parmi les entreprises qu’il dirige, figure la société Al Jonaid, active dans l’exploitation des mines d’or.
Mais l’explication qui a le plus circulé à cette occasion, c’est celle qui donne Hemedti pour mort relançant ainsi une rumeur persistante. Hemedti est depuis plusieurs semaines absent des radars. Les médiateurs dans la crise soudanaise affirment qu’ils n’arrivent pas à le contacter. De temps en temps, des discours qui lui sont attribués sont publiés sur sa page Facebook.
À l’initiative de DefendDefenders, ONG africaine de défense des droits de l’homme, 120 associations appellent le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à créer un mécanisme indépendant pour le Soudan. Le but est de poursuivre les auteurs d’exactions commises au Soudan depuis le début de la guerre le 15 avril dernier. Depuis la guerre du Darfour en 2003, la communauté internationale a échoué à traduire devant les tribunaux les responsables des crimes. L’ensemble des signataires de l’appel considère que l’impunité au Soudan est au cœur de la crise actuelle.