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Guerre en Ukraine : Lorsque V. Zelenski tient le registre des pertes…

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Alors que les forces russes et leurs alliés occupent désormais plus de la moitié de la ville de Severodonetsk, à l’est de l’Ukraine, le président ukrainien déplore que ses forces perdent des dizaines de combattants par jour.

Dans une interview accordée lundi 30 mai à la chaîne de télévision Newsmax, Volodymyr Zelensky a déclaré que les forces ukrainiennes perdaient entre 60 et 100 morts et 500 blessés par jour pendant les combats en cours dans son pays. Il a ajouté que « la situation la plus difficile est dans l’est de l’Ukraine ».

Le ministère russe de la Défense avait récemment publié un clip vidéo de l’interrogatoire d’un prisonnier de guerre ukrainien, dans lequel il affirme que leurs commandants les menacent d’être tués en cas d’évasion.

Le ministère britannique de la Défense a annoncé mercredi que les forces russes ont conquis la moitié de la ville de Severodonetsk, alors que les combats y font rage. « Il est probable que les forces russes, y compris les combattants de Tchétchénie, occupent maintenant plus de la moitié de la ville », a-t-il précisé sur sa page Twitter. L’information a été confirmée par Sergey Gaidai, gouverneur de la région ukrainienne de Lougansk, qui a annoncé via Telegram que les forces russes renforçaient leurs positions au centre de la ville stratégique de Severodonetsk, pour tenter de la contrôler. Il a souligné que « les forces russes mènent des attaques dans les quartiers nord, sud et est » de la ville.

La veille mardi, Leonid Passetchnik, président de la République populaire de Lougansk autoproclamée, a annoncé qu’ « un tiers de Severodonetsk a été libéré et est sous le contrôle des forces de Lougansk », notant que « les combats se déroulent désormais dans des zones résidentielles » où se cachent les combattants ukrainiens. Il a indiqué que la tâche principale des forces de son pays était désormais de libérer Severodonetsk et Lisichansk, où se trouvent environ 10 000 combattants des formations armées ukrainiennes.

Ramzan Kadyrov, président tchétchène, a fait état, de son côté, de la présence de combattants des unités tchétchènes, aux côtés les forces populaires de la République de Lougansk et d’autres forces de sécurité russes pour « achever le nettoyage complet de la ville de Severodonetsk des extrémistes ukrainiens ».

 Le même jour, la milice populaire de la République de Lougansk a annoncé sur son compte sur Telegram, que « les unités des forces ukrainiennes, en se retirant de la zone industrielle de Severodonetsk, ont tenté d’empoisonner la zone en faisant exploser un conteneur à l’usine Azot, censé contenir de l’acide nitrique, dans le but d’empêcher le progrès réussi de nos forces». Selon elle, les forces ukrainiennes « ont calculé le moment de l’explosion, alors que les vents de nuages toxiques se dirigeaient vers les villes de Rubynoyi et Kremenaya, qui ont été libérées par les forces des républiques du Donbass avec le soutien des forces armées russes ».

Des renforts pour Kiev

Face à ces évolutions, les tractations entre les Etats européens pour livrer de nouvelles armes à l’Ukraine sont sources de divergences profondes. A l’instar de celles sur les sanctions à infliger à la Russie. Les accords peinent à voir le jour aussi bien pour les armements de fabrication soviétique que pour les armes européennes.

Fait saillant dans les négociations pour les livraisons d’équipements militaires de fabrication soviétique : c’est l’Allemagne qui devrait donner en échange, aux pays qui les livrent, des équipements plus modernes de son industrie militaire. Mardi, un accord similaire a été conclu entre elle et la Grèce. Il a été annoncé par le chancelier allemand Olaf Scholz, au terme du sommet de l’Union européenne au cours duquel il a rencontré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
Cet accord devrait mettre un terme à l’hésitation du gouvernement grec dont le représentant avait annoncé le mois d’avril dernier, que son pays n’a pas de plan pour dépêcher de nouvelles cargaisons d’armements à l’Ukraine. Il avait envoyé en février des mitrailleuses kalachnikovs et des munitions antichars.

Mais l’Allemagne fait l’objet de critique de la part de la Pologne, qui par la voix de son président Andrei Duda l’accuse de ne pas respecter ses engagements relatifs aux équipements modernes en échange de ceux soviétiques envoyés en Ukraine. Varsovie a déjà envoyé 240 unités de chars T-72M1, selon la BBC. En plus d’environ deux douzaines de canons d’artillerie automoteurs Gvozdika.
Les Allemands avaient conclu avec la république tchèque un accord semblable en fonction duquel Berlin devrait donner 14 chars Leopard à Prague en échange des chars T-72 M1 livrés à Kiev. Mais la date de livraison des Leopar n’a pas encore été fixée.

Sur les raisons pour lesquelles les armements de l’époque soviétique sont plus convoités que les autres, le BBC explique qu’ils ne nécessitent pas une longue formation du personnel et des équipages car ils sont très familiers aux militaires ukrainiens. Il s’agit surtout de chars, véhicules blindés, petits et grands systèmes de missiles anti-aériens.

C’est la Grande-Bretagne qui s’active le plus dans ce sens. Londres cherche les armes soviétiques dans le monde entier, et plus précisément dans les armées de 23 pays, par l’intermédiaire de fonctionnaires du ministère de la Défense et de ses attachés militaires, indique le Wall Street Journal.

Concernant les armements européens, la BBC précise que leurs livraisons à l’Ukraine ont commencé avant l’opération russe. «Mais avant et au tout début de la guerre, l’Occident a envoyé principalement des armes d’infanterie – des systèmes de missiles antichars et antiaériens portables – ainsi que diverses cargaisons militaires – principalement des munitions, des munitions, des kits médicaux, des équipements de vision nocturne ». Citant des experts, le média britannique rapporte que l’Ukraine a désormais besoin de roquettes et de canons, de munitions de haute précision, de véhicules blindés et de systèmes antiaériens, de drones et de missiles antinavires. Certaines livraisons ont déjà commencé, d’autres n’ont pas encore fait l’objet d’un accord. Entre autres, Kiev n’a pas réussi à convaincre les pays occidentaux de lui fournir des avions de combat. Elle n’a reçu que des hélicoptères Mi-17, alors qu’elle s’attendait à recevoir des chasseurs MiG-29 de la Pologne.

En outre, certains pays refusent encore d’envoyer des armes à Kiev. Comme la Suisse qui a rejeté une demande danoise de fournir 20 véhicules de transport de troupes de fabrication suisse de type Piranha 3 aux Ukrainiens, assurant vouloir s’en tenir à sa politique de neutralité de ne pas envoyer d’équipements militaires dans les zones de conflit. En avril, le gouvernement helvétique s’est opposé à une demande polonaise pour la réexportation de munitions de fabrication suisse utilisées par les chars antiaériens envoyés par l’Allemagne en Ukraine. La télévision suisse SRF a signalé que la neutralité suisse est confrontée à son plus grand test depuis des décennies alors que le débat intérieur s’intensifie sur la façon d’interpréter la politique qui a empêché la Suisse de vivre les guerres mondiales du 20e siècle.

Largesses US

Les Etats-Unis « vont fournir aux Ukrainiens des systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clé sur le champ de bataille en Ukraine », écrit Joe Biden dans une contribution au New York Times, diffusée mardi 31 mai par le journal US.

Un haut responsable de la Maison Blanche a précisé dans un entretien avec la presse qu’il s’agissait de Himars (High Mobility Artillery Rocket System), c’est-à-dire des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers. Il a indiqué que les équipements envoyés à l’armée ukrainienne auraient une portée de 80 kilomètres environ. Il ne s’agit donc pas de systèmes à très longue portée, de plusieurs centaines de kilomètres, comme en détiennent aussi les Américains.

Ces équipements font partie d’un nouveau volet plus large d’assistance militaire américaine à l’Ukraine, de 700 millions de dollars au total, dont le détail doit être donné ce mercredi, rapporte l’AFP. « Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a soutenu J. Biden tout en affirmant vouloir que l’Ukraine soit « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec la Russie. J. Biden disait depuis le début du conflit ne pas vouloir fournir des armes qui, selon lui, mettraient les Etats-Unis en situation de cobelligérants aux côtés des Ukrainiens.

Dans sa tribune dans le New York Times, le président démocrate assure par ailleurs, au moment où l’armée ukrainienne fait face à une offensive russe extrêmement intense dans l’est du pays, qu’il « ne fera pas pression sur le gouvernement ukrainien, que ce soit en privé ou en public, pour qu’il fasse des concessions territoriales. »

Les forces russes ont pour objectif affiché de contrôler l’intégralité du grand bassin minier du Donbass, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris le contrôle partiel en 2014.

Les Ukrainiens réclamaient depuis un certain temps des lance-roquettes multiples permettant de frapper en profondeur les positions russes tout en disposant leurs batteries plus loin du front.

Le Congrès américain a récemment débloqué une nouvelle gigantesque enveloppe, de 40 milliards de dollars, pour financer l’envoi d’armement à l’Ukraine.

A Moscou, une première mise en garde lancée le même jour ne laissait aucune place au doute. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie », a signalé Sergueï Riabkov, vice-ministre des Affaires étrangères.  Pour sa part, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a fait monter mercredi la pression d’un cran. En estimant que « les États-Unis ajoutent délibérément et volontairement de l’huile sur le feu. Les États-Unis n’ont qu’une ligne : combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas Kiev à vouloir relancer les pourparlers de paix ».

 

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