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Guerre en Ukraine : Chinois et Africains jouent aux pompiers

Li Hui, émissaire chinois, est à Kiev pour discuter du règlement du conflit armé en Ukraine. Outre l'Ukraine, mardi et mercredi, et la Pologne, vendredi, le diplomate doit se rendre en France, en Allemagne et en Russie.
Chinois et Africains jouent aux pompiers

Pékin qui se présente comme partie neutre dans le conflit entend jouer un rôle de médiateur, mais en toile de fond, il y aura aussi les intérêts économiques de la Chine qui devraient s’inviter à l’ordre du jour de Li Hui, ce fin connaisseur de la région. Li Hui connait très bien les pays de l’ex-Union soviétique. Pendant une dizaine d’année, il a été ambassadeur à Moscou. Avant de se rendre à Kiev, L. Hui a été nommé représentant spécial pour les affaires eurasiennes, un nouveau poste créé pour ce diplomate chevronné. Il doit, comme l’a formulé son ministère des Affaires étrangères, « témoigner des efforts de la Chine pour promouvoir des discussions de paix », une feuille de route un brin vague.

Mais sa tournée sera aussi l’occasion de parler économie avec un acteur clé : dans le cadre des « nouvelles routes de la soie », la Chine a accordé un prêt d’un milliard de dollars à l’Ukraine qui a notamment servi à moderniser le port de Marioupol et des lignes de train. Des trains qui transportent du maïs ou encore de l’huile de palme ukrainienne vers la Chine et des marchandises chinoises vers l’Europe de l’Est. 

Mais ce corridor crucial est aujourd’hui interrompu à cause de la guerre. L’enjeu pour Pékin n’est donc pas seulement de se présenter comme un médiateur pour la paix, mais aussi de redynamiser ces routes commerciales.

L’Afrique de la partie :

En parallèle, il y a lieu de relever que l’Afrique s’est aussi lancée dans la mêlée diplomatique. Cyril Ramaphosa, président sud-africain a annoncé mardi que Kiev et Moscou ont donné leur accord pour accueillir une délégation menée par les chefs d’État de la Zambie, du Sénégal, du Congo-Brazzaville, de l’Ouganda, de l’Égypte, et de l’Afrique du Sud. L’annonce intervient alors qu’un passage à vide dans les relations entre Prétoria et Washington est patent après les propos de l’ambassadeur américain qui a accusé l’Afrique du Sud d’avoir fourni des armes à la Russie, accusation que le chef de l’Etat sud-africain a jugé regrettable.

Le projet, en discussion depuis des semaines, a connu un coup d’accélération ce week-end, lorsque le président sud-africain s’est entretenu avec ses homologues russe et ukrainien. Selon C. Ramphosa, les deux camps ont donné leur accord pour recevoir la visite de cette mission pour la paix. Le président sud-africain espère désormais que ce voyage pourra se faire « dès que possible », bien que les modalités soient encore en discussion, pour décider notamment qui recevra la mission en premier.

D’après la Fondation Brazzaville, qui chapeaute le projet, ces six pays ont été choisis de façon à représenter les différentes vues du continent sur le conflit, avec des pays comme l’Afrique du Sud ou l’Ouganda, qui défendent leurs liens avec la Russie, et d’autres comme la Zambie ou l’Égypte, qui ont voté pour le retrait des troupes russes lors de la dernière résolution de l’ONU.

Côté sud-africain, il n’est pas étonnant que C. Ramaphosa se soit engagé dans ce projet, lui dont le discours a toujours été, depuis le début du conflit, de réclamer le dialogue et trouver une solution négociée pour la paix, plutôt que de prendre parti pour un camp. Selon Pretoria, le secrétaire général des Nations Unies et l’Union Africaine auraient accueilli favorablement cette initiative. Washington conditionne d’ores et déjà la démarche africaine en rappelant que toute négociation doit se référer aux desiderata de Kiev.

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