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Grand déballage de L. Haddad : La France tenue pour responsable du vote du PE

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Lahcen Haddad, président de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne (UE), a indiqué, mardi à Rabat, que la résolution du parlement européen (PE) à l'encontre du Maroc « dénote une velléité néocoloniale renouvelée qui méprise les pays du Sud » et leur capacité à défendre les droits humains.
Grand déballage de L. Haddad

« Cette résolution est une ingérence flagrante dans la justice marocaine et une immixtion dans le cours de la justice au sujet d’affaires dont le verdict n’a pas encore été rendu », a dénoncé L. Haddad, lors du Forum de la MAP sous le thème « Résolution du Parlement européen : Un contournement de tous les mécanismes institutionnels de dialogue et de coordination et une politisation d’affaires qui relèvent du domaine judiciaire ».

Le responsable a ajouté que « le cas du journaliste Omar Radi, qui est accusé de viol, est devant la Cour de cassation », tout en soulignant que « la victime dans cette affaire est également une journaliste, qui n’a été ni écoutée ni mentionnée de quelque manière que ce soit ». Il a noté, dans ce sens, que toutes les affaires doivent être examinées sous leurs différents aspects, et que les deux parties doivent être entendues, relevant que le parlement européen « ne peut prétendre défendre les droits des femmes tout en refusant de leur rendre justice ».

Le président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE a souligné, en outre, que l’institution parlementaire européenne « s’est approprié un rôle qui n’est pas le sien, en s’arrogeant le droit d’interpeller le gouvernement marocain sur les droits de l’Homme et la liberté de la presse ». Or, a-t-il souligné, ce rôle revient plutôt au parlement marocain, qui avait déjà interpellé l’exécutif sur les droits humains, le Rif, la liberté de la presse et d’autres questions.

Pour L. Hadad, il s’agit d’une contradiction pour le PE, dans la mesure où « on ne peut pas prôner à la fois séparation des pouvoirs et ingérence dans la justice ». « Nous sommes en train de reconsidérer les mécanismes et la relation entre les deux institutions, jusqu’à ce que le parlement européen se décide sur son attitude à l’égard de son homologue marocain », a-t-il noté, rappelant le rejet de cette résolution par le Parlement marocain.

French-connexion

Mais dans son réquisitoire, L. Haddad, ne s’est pas arrêté à ce seul niveau. Il a mis ouvertement à l’index un proche du président français auquel il reproche d’être l’artisan de la résolution adoptée, le 19 janvier, par le Parlement européen.

C’est de l’eurodéputé Stéphane Sejourné, président du groupe Renwe Europe, depuis 2021, qu’il s’agit. L. Haddad s’est déclaré « surpris » par la nouvelle ligne politique de ce groupe parlementaire qui « de soutenir le Maroc », est passé au stade de « s’opposer » à ses intérêts. « Un changement de cap qui s’opère sous un leadership français (…) Séjourné est très proche de la présidence française » a-t-il expliqué.

Pour étayer sa version des faits, l’ancien ministre du Tourisme a fourni des informations attestant de la proximité entre le président du Groupe Renew Europe et Emmanuel Macron. L. Haddad a notamment cité l’élection, en septembre dernier, de Séjourné au poste de secrétaire général de Renaissance, coalition partisane qui soutient l’hôte de l’Elysée. Aux yeux du responsable marocain, la responsabilité de ce changement de cap de Renwe Europe renvoie donc à « une partie de l’Etat en France, incommodée par les victoires sécuritaires et diplomatiques réalisées par le Maroc. Elle a, ainsi, instrumentalisé la crise de corruption au Parlement européen pour actionner les libéraux français et faire adopter cette résolution » du 19 janvier, a-t-il indiqué. Il a affirmé, dans la foulée, que ce Groupe se mobilise aussi, aux côtés des Verts et de l’extrême gauche, dans l’affaire Pegasus, logiciel espion dont on crédite le Maroc de l’avoir acquis auprès d’Israël et d’en avoir abusé.

Ces accusations portées à l’encontre d’un proche d’Emmanuel Macron et d’une partie de l’Etat profond en France interviennent dans le sillage des déclarations faites par le secrétaire général du PJD. Abdelilah Benkirane a estimé, dimanche, que « l’actuelle direction de la France ne comprend rien. Il y a une grande différence entre la présidence actuelle et l’ère De Gaulle et les autres  (…) Un leadership qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez ». Le lendemain, Rachid Hammouni, président du groupe des députés du PPS, est allé jusqu’à appeler le gouvernement à « réviser les relations avec la France ».

«Il faut opérer une révision des accords de libre-échange avec l’Europe, et particulièrement la France. Le nouveau contexte exige, en effet, une nouvelle gestion des partenariats », a-t-il souligné tout en invitant l’exécutif marocain à « renforcer les partenariats fructueux, notamment avec les pays africains ». 

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