«Nous sommes prêts à commencer avec le Maroc, la Tunisie et l’Égypte», a déclaré, mercredi 27 avril, Ylva Johansson, commissaire européenne chargée des affaires intérieures, lors d’une conférence de Bruxelles, rapporte EU Observer.
La Commission espère ainsi mettre les compétences des migrants au service des employeurs européens qui ne parviennent pas à trouver des travailleurs dans leur pays, notamment dans les secteurs de la santé, de l’agroalimentaire et du tourisme. Ce partenariat prévoit cependant que les États œuvrent pour empêcher les départs irréguliers vers l’Union européenne. «Ces éléments sont très liés», a affirmé Y. Johansson, alors que la Commission estime que quelque 3 millions de personnes arrivent légalement dans l’Union européenne chaque année, contre 200 000 de manière irrégulière.
«Pour la première fois, nous passons de l’accueil à la sélection des compétences qui font défaut en Europe», a déclaré pour sa part Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne. La Commission envisage par la suite de faire appel au Bangladesh, au Nigeria, au Pakistan et au Sénégal.
Ce programme s’inscrit dans le cadre d’un train de mesures plus large sur l’immigration régulière, annoncé mercredi par la Commission, qui vise à donner aux citoyens davantage de droits en matière de travail et de résidence une fois dans l’Union européenne. Les États membres de l’UE doivent encore accepter ces propositions, souligne-t-on.
La Commission souhaite notamment modifier les règles européennes afin qu’un migrant puisse quitter son emploi tout en conservant ses droits de séjour, dans le cadre d’une refonte de la directive sur le permis unique. La Commission souhaite aussi modifier la période d’attente de cinq ans pour qu’elle puisse être cumulée dans différents États membres, alors qu’une période de séjour en tant qu’étudiant devrait être ajouté. Il serait également possible de quitter l’UE pendant deux ans sans perdre le permis de séjour de longue durée.