Cette proposition a été formulée à l’ouverture des travaux de la réunion thématique sur la gestion humanisée des frontières tenue dans le cadre du processus de Rabat, dont la Présidence est assurée par le Maroc au cours de l’année 2023. Le processus de Rabat est un cadre de dialogue régional regroupant 57 pays du Nord et du Sud axé sur la migration, le développement et la protection.
L’élaboration de cette Charte régionale sur la gestion humanisée des frontières, s’inscrit dans la continuité de la vision royale pour la mise en place d’une stratégie migratoire humaniste, inclusive et solidaire, qui place le respect des droits et de la dignité du migrant comme socle de la gouvernance migratoire.
Khalid Zerouali, Wali Directeur de la Migration et de la Surveillance des Frontières au ministère de l’Intérieur, a indiqué que « le Processus de Rabat constitue aujourd’hui +un label de fierté+ qui unit tous les membres et acteurs de ce cadre de Dialogue pionnier, qui cristallise la pleine maturité d’un travail régional collectif ». Comme il a souligné que « la gestion humanisée des frontières dans son acceptation la plus large est un concept novateur qui décloisonne les paradigmes migratoires et les met en cohérence, notamment le respect des droits des migrants, au-delà des procédures aux frontières et la lutte contre les réseaux de trafic des migrants et la traite des êtres humains ». « Ces deux aspects doivent demeurer indissociables pour espérer une gouvernance migratoire régionale modèle, non bancale et non déséquilibrée », a-t-il dit, notant qu’au Maroc « nous avons mis en œuvre cette logique directrice grâce à la Haute Vision Royale et la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) qui a érigé la dimension humaniste en tant que système de valeur cardinal de la gestion migratoire ».
Et de poursuivre que l’autre ressort de cette stratégie se traduit par une priorité opérationnelle absolue autour du contrôle frontalier et la lutte contre les réseaux, ainsi que l’implication engageante entre tous les pays, partant du principe que la lutte n’est pas l’apanage d’un seul pays, mais elle s’opère autour de la responsabilité de chacun et la solidarité de tous.
Au sujet de la gestion humaniste des frontières, K. Zerouali a estimé que le Processus de Rabat devrait s’approprier un acquis qui constituera un marqueur singulier dans le corpus de la gouvernance migratoire internationale. L’élaboration de cette charte est à même de renforcer les normes déjà existantes en s’inspirant des expériences terrain des-uns et des autres et en visant une combinaison intelligente entre des expériences juridiques, opérationnelles, mais également éthiques, morales et éminemment humaines, a conclu le wali.
Pas moins de 85 participants, représentant des Etats du Nord et du Sud, d’Organisations Internationales et de la société civile et du monde académique, ont pris part à cette réunion thématique de deux jours qui vise à renforcer les capacités des participants en matière de gestion humanisée des frontières et offrir un espace pour l’échange d’expériences et de bonnes pratiques ainsi que pour l’identification de défis communs.