En attendant, ce circuit permettra de couvrir des usages industriels, agricoles et domestiques sur un territoire plus large, notamment via Bouznika, Mohammedia et Casablanca, avec une extension jusqu’à Marrakech. Chaque année, ce sont près de 400 millions de mètres cubes de l’eau douce de Sebou qui se déversent dans la mer.
L’expérimentation a commencé, début 2023, par le transfert des excédents du bassin du Sebou vers celui du Bouregreg, à travers la construction de 66,7 km de conduits en acier d’un diamètre de 3 200 mm, ainsi que la mise en place de deux grandes stations de pompage, d’une capacité de 15 mètres cubes par seconde chacun, pour relier les barrages de Sebou à Kénitra et de Sidi Mohammed Ben Abdellah à Rabat. Le 10 août dernier, Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’eau, a effectué une visite sur le chantier du projet de raccordement des bassins versants, en présence des représentants du ministère de l’Intérieur, celui de l’Agriculture, de la pêche, du développement rural, des eaux et forêts, ainsi que des responsables des entreprises en charge de la mise en œuvre.
Actuellement, le débit d’essai pour le démarrage au niveau de cet axe est de 3m3/s. L’eau est propulsée par deux pompes mises en place, et deux de secours. Le débit sera porté ensuite à six mètres cubes, après l’ouverture des deux autres pompes. D’ici fin septembre, l’objectif sera d’atteindre 15m3/s. Pour 66 kilomètres, l’autoroute de l’eau a nécessité un investissement de 6 milliards de dirhams (MMDH), selon un communiqué de la tutelle.
Ce projet a été réalisé principalement par la Société générale des travaux du Maroc (SGTM), la Société nouvelle des conduites d’eau (SNCE), la Société de travaux agricoles marocains (STAM) et la Société maghrébine de génie civil et du conseil en ingénierie et développement, bureau d’études relevant du ministère de l’Equipement et de l’eau. Deux cabinets marocains Novec, filiale de la CDG et CID, ont été chargés des études liées aux barrages, canaux et conduites.
Lancé en 2018, ce projet d’envergure vise à relier plusieurs autres bassins, particulièrement ceux excédentaires dans le nord, afin de couvrir les déficits des régions plus au centre ou au sud du pays. Un processus qui tiendra compte de la baisse de la pluviométrie qui concerne l’ensemble des régions du Maroc. Outre les régions de Rabat et de Casablanca, ces eaux approvisionneront aussi Marrakech, Benguerir, Doukkala, ainsi qu’El Jadida, Azemmour et la plaine d’Al Haouz.