La politique de B. Netanyahou ne semble pas faire consensus à l’échelle israélienne. Le chef de l’opposition Y. Lapid a appelé le 15 novembre le chef du Likoud à quitter ses fonctions de Premier ministre. « Netanyahu doit partir pendant les combats », a déclaré le leader du parti Yesh Atid («Il y a un futur») lors d’une interview sur la chaîne israélienne N12, estimant que l’homme fort du Likoud « ne peut pas continuer à être Premier ministre ». « Nous ne pouvons pas nous permettre de mener une campagne prolongée avec un Premier ministre en qui le public n’a aucune confiance », a-t-il ajouté, insistant sur l’impératif « de changement ».
Cet ancien Premier ministre israélien (de juillet à décembre 2022), qui n’a pas rejoint le cabinet de guerre mis en place après l’attaque du Hamas, appelle à une motion de confiance à la Knesset qui ouvrirait la voie à la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par un autre membre du Likoud. Gouvernement avec lequel il s’est dit prêt à travailler.
« Nombreux sont ceux qui, au Likoud, estimeraient que le pays s’oriente dans une mauvaise direction », a encore affirmé Y. Lapid. Revenant ce 16 novembre sur cette interview, le député d’opposition a préconisé, sur la plateforme X, la formation d’« un gouvernement de reconstruction nationale ». S’il se montre particulièrement critique à l’encontre de B. Netanyahou, qu’il tient pour responsable de l’impréparation de l’Etat hébreu face à l’attaque du Hamas du 7 octobre, le chef de Yesh Atid met en exergue le courage de l’armée israélienne dans les opérations en cours.
Face aux critique de Y. Lapid à l’égard du Premier ministre israélien, le Likoud a publié un communiqué dans lequel il a jugé « malheureux » et « honteux » que le député « fasse de la politique politicienne pendant une guerre », rapporte The Times of Israël. Le communiqué poursuit en reprochant à Y. Lapid de vouloir « écarter » B. Netanyahou « pour le remplacer par un gouvernement qui établira un État palestinien et permettra à l’Autorité palestinienne de contrôler Gaza ». Lors d’un entretien fin octobre auprès de la chaîne française LCI, Y. Lapid s’était dit favorable à « la solution à deux Etats ». Néanmoins, celui-ci entretient l’ambiguïté sur la question de la colonisation, jugée par l’ONU et de nombreuses chancelleries – jusqu’aux Etats-Unis – incompatible avec l’émergence d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. « Ce ne sont pas des colonies, parce que nous n’avons pas occupé d’Etat palestinien, parce qu’il n’y a jamais eu d’Etat palestinien », avait-il déclaré à LCI, interrogé sur cette politique de colonisation. « Nous vivons sur notre propre terre, notre terre biblique », avait-il insisté. Depuis le début du conflit contre le Hamas le 7 octobre, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes israéliennes pour faire pression sur le gouvernement de B. Netanyahou afin qu’il fasse plus d’efforts pour obtenir la libération des otages.