Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé mercredi 29 mai un nouveau bilan de 36171 martyrs dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien il y a plus de sept mois. Au moins 75 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, précise le ministère dans un communiqué, ajoutant que 81.420 personnes ont été blessées depuis le 7 octobre.
La veille, l’armée d’occupation a commisun nouveau massacre contre des femmes, des enfants en attaquant les tentes de réfugiés dans la zone d’al-Mawasi, à l’ouest de la ville de Rafah, tuant et blessant plusieurs personnes. Des sources palestiniennes ont annoncé qu’au moins 21 personnes sont tombées en martyr et des dizaines d’autres ont été blessées lors de cette attaque barbare du régime sioniste.
Le ministère de la Santé de Gaza qui lance un SOS après l’effondrement quasi-total du système sanitaire, a déclaré que « lors de cette attaque barbare, 21 personnes ont été tuées et 64 personnes ont été blessées, dont 10 gravement. » L’hôpital de campagne indonésien et la clinique Tel al-Sultan de la ville de Rafah étaient complètement hors service en raison des attaques et des bombardements continus de l’armée du régime sioniste. La même source a souligné qu’actuellement, dans la province de Rafah, seul l’hôpital de maternité et de gynécologie à Tel al-Sultan continue de fonctionner et de fournir des services aux patients. Le ministère a déclaré qu’au début de l’attaque contre Rafah, l’hôpital Abou Youssef Al-Najjar, l’hôpital central Abou al-Walid, l’hôpital de campagne de Rafah et l’hôpital spécialisé du Koweït ont été mis hors service. La chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen a annoncé le même jour que l’armée israélienne a attaqué dans l’après-midi l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de Gaza et que les générateurs d’électricité ont pris feu. Quelques minutes plus tard, le directeur de l’hôpital Kamal Adwan a déclaré aux médias qu’à la suite de l’attaque israélienne, cet hôpital n’est plus opérationnel et qu’il est hors service. Les autorités sanitaires de Gaza réitèrent leur demande à toutes les institutions internationales de fournir le soutien nécessaire aux hôpitaux de la bande de Gaza ainsi qu’au personnel de santé et aux ambulanciers.
Alors que le régime sioniste poursuit ses attaques contre la bande de Gaza, en particulier contre la ville de Rafah, la résistance palestinienne multiplie ses opérations contre les forces israéliennes.
La résistance toujours active
L’agence de presse SAMA a rapporté que plusieurs zones des territoires occupés en 1948 ont été bombardées par des roquettes de la Résistance palestinienne. Selon ce rapport, les colonies situées près de la frontière de Gaza ont été frappées par des roquettes et les sirènes d’alerte ont retenti dans toute la région. Cette attaque a eu lieu alors que 235 jours se sont écoulés depuis le début de l’offensive du régime sioniste dans la bande de Gaza, mais les groupes de résistance continuent d’infliger de violents coups à ce régime.
Alors qu’environ 8 mois se sont écoulés depuis le début de l’incursion du régime sioniste dans la bande de Gaza sans aucun résultat, Israël s’enlise de plus en plus dans ses crises internes et externes. Mardi, les journalistes israéliens ont déploré sur les réseaux sociaux « des évènements difficiles » auxquels a été confrontée l’armée d’occupation pendant les combats à Rafah au sud de la bande de Gaza. Certains ont demandé de prier pour les soldats israéliens sans expliquer ce qui s’était passé. Dans la soirée, les Brigades al-Qassam du Hamas ont révélé que leurs combattants ont fait exploser une maison piégée dans laquelle était retranchés des soldats israéliens, dans le quartier al-Chawka à l’est de la ville de Rafah. Elles ont évoqué « une opération composée au cours de laquelle une force israélienne a été attirée vers une embuscade ». Ils ont précisé avoir utilisé un engin Raad et avoir tué 4 militaires israéliens. Il est aussi question que lorsque les forces de secours sont arrivés à proximité de l’école d’al-Chawka, leurs snipers ont tiré sur deux d’entre eux. La tribune médiatique des Qassam, Média de guerre a assuré que tous les soldats ont été soit tués soit blessés. Des médias ont rapporté que les hélicoptères avaient atterri plusieurs fois dans cette région pour évacuer les blessés et tués. Il a aussi été question que des dizaines d’obus anti chars ont frappé des forces israéliennes qui se sont infiltrées à Rafah. Par ailleurs, des tirs ont été revendiqués aussi bien par les Qassam que par les Brigades al-Qods du Jihad islamique notamment contre des attroupements de militaires dans la région 4 et l’axe de progression de Salaheddine.
Headshot Bezaman avait rapporté mardi que « les forces israéliennes ont affronté deux incidents difficiles dans la bande de Gaza », le premier dans une maison piégée, le second dans le tunnel al-Chaoub au sud de Rafah. Il a rendu compte que 3 soldats ont été tués et 10 autres blessés dont 5 grièvement dans un incident sécuritaire à Rafah. Il a aussi fait état qu’un soldat a été porté disparu. Par la suite, l’armée israélienne a reconnu le bilan des trois soldats tués, mais évoqué 3 autres grièvement blessés dans les combats à Rafah indiquant qu’ils appartiennent à l’unité 51 Nahal Oz. Cette dernière venait d’être investie dans l’enclave à côté de la brigade 401, surtout sur l’axe de Philadelphie. La radio militaire israélienne avait rendu compte que 5 militaires ont été blessés dont 3 grièvement lorsque des éléments de la brigade 50 de Nahal Oz sont entrés dans un bâtiment à Rafah, en fuyant un tir de projectile anti blindé contre leurs véhicules. Selon la radio, à peine étaient-ils entrés dans le bâtiment qu’un engin piégé a explosé à l’intérieur, ce qui a provoqué son effondrement tuant 3 militaires. Des médias israéliens ont rapporté la mort, mardi, de 3 soldats à Gaza. 12 autres ont été blessés, dont 7 grièvement atteints.
Les Brigades Al-Qassam ont signalé avoir mené une opération complexe après avoir attiré une force sioniste dans une embuscade près de l’école Al-Shouka, à l’est de la ville de Rafah, tuant 4 soldats et blessant plusieurs autres. D’après des médias israéliens, l’armée israélienne a retiré la brigade des parachutistes de Jabalia où d’intenses combats sont toujours en cours.
Dans les autres régions, l’offensive terrestre israélienne se poursuit à Jabaliya au nord de la bande de Gaza. L’armée d’occupation israélienne contrôle sur le terrain et par la puissance de feu tous les blocs du camp, et s’étend en direction de Beit Lahia et les deux quartiers Tal al-Zaatar et cheikh Zayed. La région de Falloujah, à l’ouest du camp de Jabaliya, présente un paysage désolant après le retrait des chars israéliens, des centaines de maisons et de bâtiments ayant été détruits. Elle est devenue une ville de fantômes. Les accrochages se poursuivent à l’est du camp al-Maghazi et sur l’axe de Netzarim au centre de la bande de Gaza.
L’armée de l’air israélienne a intensifié ses raids qui ont bombardé à longueur de journée, aussi bien au nord qu’au sud de l’enclave des centres d’hébergement, les blocs résidentiels, les infrastructures, …
Depuis le début du mois, 27 militaires israéliens ont été tués dans les combats dans la bande de Gaza. Dont 10 depuis le déclenchement de l’offensive de Rafah, il y a deux semaines, selon al-Jazeera. Il est question de 135 blessés. Depuis le 7 octobre, quelque 639 militaires ont été tués dont 290 depuis le début de l’opération terrestre. 3.617 ont été blessés.
Dans une interview avec la chaine de télévision israélienne Channel 12, Tsahi Hanegbi, chef du Conseil de sécurité israélien a déclaré que la guerre va se poursuivre encore 7 mois au moins.
Négociations conditionnées
Un haut-cadre du Hamas avait affirmé mardi que la poursuite de l’occupation israélienne dans la guerre pourrait « signifier davantage de prisonniers détenus par la résistance palestinienne dans la bande de Gaza ». Au micro de la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen, Bassem Naim a commenté ce qui a été rapporté par la chaîne israélienne Channel 12 concernant « la volonté d’Israël d’établir un cessez-le-feu à long terme », affirmant que « la manipulation israélienne des mots n’est pas acceptable, car il doit être clair dès le début que nous n’acceptons qu’ un cessez-le-feu complet ».
B. Naim a ajouté que la position du Hamas et des factions de la résistance concernant les négociations est « basée sur la performance légendaire des combattants de la résistance sur le terrain », notant que « le mouvement a préalablement accepté un document présenté par les médiateurs qui répond aux aspirations minimales des Palestiniens ». Et de poursuivre que « personne n’a contacté le mouvement à l’heure actuelle, et aucun nouveau document ne lui a été soumis », soulignant « qu’il n’est pas possible d’accepter d’entamer de nouvelles négociations alors que l’occupation occupe le terminal de Rafah et impose ses droits de contrôle sur lui. Nous ne sommes pas prêts à ouvrir la voie à la discussion de nouveaux documents, selon la tactique adoptée par Benjamin Netanyahu au fil des mois ». Et d’expliquer que « la résistance n’accepterait pas d’utiliser les négociations comme un moyen d’offrir à l’ennemi plus de temps pour poursuivre ses plans contre le peuple palestinien », soulignant que « ce qui compte pour la résistance est de protéger le peuple des massacres ».
Plus tôt, une source importante de la résistance palestinienne a révélé à Al-Mayadeen que le Hamas « n’a encore reçu aucune proposition des médiateurs ». La source a ajouté que le Hamas estime « qu’il n’est pas possible de négocier alors qu’Israël persiste à commettre des massacres et des crimes dans diverses régions de la bande de Gaza ».
Cela survient après que l’occupation israélienne a tenté de promouvoir l’approche d’un retour aux négociations, ce qui a été démenti par le Hamas, soulignant que « l’occupation ment pour dissimuler ses actes criminels » et » n’est pas sérieuse dans sa volonté de parvenir à un accord ».
Dans ce contexte, Ossama Hamdan, haut-responsable du Hamas, a souligné que « les prisonniers de l’occupation détenus par la résistance ne seront restitués que selon les conditions de la résistance, selon le document présenté aux médiateurs ».
Ali Baraka, chef du département des relations nationales du Hamas à l’étranger, a affirmé à Al-Mayadeen que la résistance « a informé les médiateurs qu’un cessez-le-feu permanent doit être déclaré, de sorte que toute nouvelle proposition qui ne l’inclut pas ne sera pas acceptée ». avant de conclure que « toute nouvelle offre doit inclure les conditions de la résistance, à savoir un cessez-le-feu, le retour des personnes déplacées et le retrait des forces d’occupation ».