Selon la déclaration du bureau du Premier ministre israélien, le projet « Gaza Marine » s’inscrit dans le cadre d’un « cadre d’efforts existants » entre Israël, l’Égypte et l’Autorité palestinienne et fait partie du processus politique et sécuritaire entamé récemment. Elle indique que le projet est « sous réserve d’une coordination entre les services de sécurité et d’un dialogue direct avec l’Egypte, en coordination avec l’AP ». Annonçant l’avancée du projet Gaza Marine, le bureau de Benjamin Netanyahu a déclaré que les progrès dépendraient de « la préservation de la sécurité et des besoins diplomatiques de l’État d’Israël ».
Interrogé par l’agence Reuters, un responsable palestinien a toutefois indiqué ne pas pouvoir répondre pour le moment. « Nous attendons de savoir exactement ce que les Israéliens ont convenu dans les détails. Nous ne pouvons pas prendre position sur la base d’une déclaration aux médias », a déclaré un responsable palestinien à Reuters.
Le mois d’octobre dernier, une source palestinienne informée de ce dossier avait assuré pour l’agence Anatolie que « la publication par les médias israéliens d’un accord égypto-palestino-israélien pour développer un gisement gazier au large de Gaza n’est pas précise » Cette source a ajouté que les consultations entre nous (Les Palestiniens) et l’Égypte ne mentionnent pas du tout la partie israélienne. « Nous ne paierons pas Israël pour extraire ce qui nous appartient. C’est inacceptable. Israël est seulement tenu de ne pas entraver le travail », avait alors déclaré ce responsable sous le couvert de l’anonymat.
Selon les médias israéliens, l’annonce est intervenue après que l’entité sioniste et l’AP ont tenu une série de rencontres sur la sécurité ces derniers mois, d’abord à Aqaba, en Jordanie, puis à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Alors que l’Égypte et Israël produisent du gaz dans l’est de la Méditerranée depuis des années, le champ marin de Gaza, à environ 36 km (20 miles) au large de la côte de Gaza, est resté sous-développé en raison du refus israélien des demandes palestiniennes de l’exploiter. Selon Reuters, on estime que Gaza Marine contient plus de 1 billion de pieds cubes de gaz naturel, bien plus que ce qui est nécessaire pour alimenter les territoires palestiniens. Une partie de sa production pourrait potentiellement être exportée. S’il est conclu, l’accord serait un coup de pouce pour l’économie palestinienne à court d’argent et devrait baisser les tensions sécuritaires sur le long terme.« Nous réaffirmons que notre peuple à Gaza a le droit à ses ressources naturelles » a déclaré à Reuters Ismail Redwan, responsable du Hamas.
A signaler que Tel-Aviv entend promouvoir la construction de plus de 4 500 logements dans des colonies de peuplement en Cisjordanie. Et le gouvernement israélien, lors de sa réunion hebdomadaire, a décidé de faciliter la construction dans les implantations israéliennes, en supprimant des barrages bureaucratiques en place depuis 27 ans. Un processus accéléré pour l’expansion de colonies de peuplement en Cisjordanie et aussi pour la légalisation rétroactive d’avant-postes établis sans autorisation officielle. Et celui qui obtient désormais les pleins pouvoirs en la matière n’est autre que Betsalel Smotrich, ministre des Finances et chef d’un parti d’extrême droite.
La droite israélienne et les organisations de colons se félicitent. Pour le mouvement colombe La Paix maintenant, ces pouvoirs élargis permettront au ministre de neutraliser toute opposition à la construction en Cisjordanie. De son côté, l’ONG israélienne Yesh Din affirme que cette décision va conférer à B. Smotrich et à son équipe d’étendre et d’établir des colonies sans aucun contrôle.
L’autorité palestinienne a réagi en boycottant une réunion de la commission économique conjointe israélo-palestinienne prévue lundi 19 juin, la première à être convoquée depuis 2009. D’autres réactions sont à l’étude, indique encore Hussein Al Sheikh, ministre des Affaires civiles de l’Autorité palestinienne. La semaine prochaine, Israël devrait approuver la construction de 4 560 unités de logement dans plusieurs colonies en Cisjordanie.