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Gasoil russe : A. Akhannouch tente d’écarter les soupçons

Point de commission d’enquête sur le marché des hydrocarbures dont les prix continuent à faire jazzer les Marocains. A la Chambre des représentants, le leader de la majorité a laissé entendre qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Si tel est le cas, pourquoi le chef du gouvernement bloque-t-il la demande expresse formulée par des partis de l’opposition ? En tout cas, le débat nourri à ce sujet relève, assure Aziz Akhannouch, de la pure surenchère. On aimerait bien le croire, mais…
Gasoil russe

Le chef du gouvernement s’en est pris, lundi, aux partis d’opposition sur la question de l’importation du Maroc de produits pétroliers russes. Lors de son intervention à la Chambre des représentants, Aziz Akhannouch a répondu à sa manière aux demandes appelant à former une commission d’enquête sur le dossier.

Il a ainsi rappelé que le Maroc « n’a aucun problème à importer des produits russes », en critiquant la diffusion de fake news. « Vous en avez fait une affaire », s’est-il adressé à l’opposition, et tout particulièrement à Mohamed Ouzzine, député et leader du Mouvement populaire (MP).

A. Akhannouch a rappelé que le royaume est importateur de plusieurs produits russes, dont le charbon, estimant que rien ne l’empêche d’importer du blé de Russie ou d’Ukraine et pointant une « exagération » de certains partis d’opposition sur cette question de produits pétroliers russes. Le chef du gouvernement a ainsi réfuté tout dysfonctionnement sur ce dossier.

Depuis février, des médias internationaux ont affirmé que le Maroc, aux côtés de plusieurs pays d’Afrique du nord, est devenu un « marché alternatif » pour le diesel russe, frappé de sanctions par l’Union européenne. Au cours du mois de mars 2023, le royaume a représenté 12% de toutes les livraisons de diesel russe, devant la Tunisie et l’Algérie qui ont importé respectivement 10% et 8%. Le dossier a même fait tache d’huile en Espagne où sous la pression de Repsol, une enquête a été diligentée pour faire la lumière sur ce dossier dont les déterminants restent frappés d’opacité.

Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des finances, a dû démentir en mars, les informations évoquant une interdiction d’importer des produits pétroliers russes, reconnaissant que les importations de gaz russe ont augmenté de 13%, au cours de la période entre début janvier et le 27 février 2023.

A rappeler que les élus du MP, du PPS et du PJD avaient précédemment annoncé la présentation d’une proposition visant à former une commission d’enquête parlementaire chargée d’étudier la question d’importation de produits pétroliers russes.

L’agriculture en question

A signaler aussi que l’opposition a appelé, lundi, à une « véritable évaluation » des politiques agricoles. Intervenant lors de la séance des questions orales au chef du gouvernement, sur la thématique de la « souveraineté alimentaire », Abderrahim Chahid, président du groupe socialiste, a appelé à reconsidérer la politique alimentaire du pays et à rompre avec le modèle agricole actuel à travers une véritable évaluation des différents plans stratégiques, notamment le Plan Maroc Vert. Il a souligné dans ce sillage la nécessité d’établir un nouveau modèle agricole pour consolider la souveraineté alimentaire, à travers la révision de la carte agricole et l’augmentation de la production agricole nationale, tout en garantissant les réserves alimentaires.

M. Ouzzine, du groupe Haraki, a suivi le même sillon en faisant valoir les récents rapports du Haut-Commissariat au Plan relatifs au niveau de vie des citoyens, appelant à réévaluer le Plan Maroc Vert. Il a attiré l’attention sur ce qu’il a décrit comme « la flambée des prix des produits alimentaires et des produits agricoles qui ont bouleversé les chaînes de production et écrasé le maillon faible qui n’est autre que le petit agriculteur et le simple consommateur ».

Pour sa part, Rachid Hamouni, président du groupe du Progrès et du socialisme, a souligné que l’« abondance dans certains produits » s’accompagne d’une « hausse sans précédent des prix qui dépassent le pouvoir d’achat des citoyens ». Après s’être interrogé sur les prérequis de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaires, il a souligné que la souveraineté alimentaire passe par la création d’un système national intégré axé sur un stock stratégique de matières premières, appelant le gouvernement à préserver le droit des générations futures en matière de ressources naturelles, d’équilibre entre les marchés intérieur et extérieur et d’autosuffisance de base, sans oublier l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs et des petits éleveurs, l’investissement dans une agriculture durable et la réforme des marchés de gros.

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