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Fronde des partisans de J. Bolsonaro : La justice brésilienne sévit

La Cour suprême du Brésil a condamné à 17 ans et 14 ans de prison pour deux partisans de l'ex-président Jair Bolsonaro ayant participés aux émeutes du 8 janvier à Brasilia.
Fronde des partisans de J. Bolsonaro : La justice brésilienne sévit

Une large majorité parmi les onze magistrats de la Cour suprême a jugé jeudi Aecio Lucio Costa Pereira, 51 ans, et Thiago Mathar, 43 ans, coupables des cinq charges qui pesaient contre eux. Ce sont les premiers jugements de bolsonaristes qui ont saccagé les lieux de pouvoir une semaine après l’investiture de Luiz Inacio Lula da Silva.

Le parquet brésilien a engagé des poursuites contre 232 personnes. Après ce premier procès qui avait commencé mercredi, trois autres d’entre elles, des hommes âges de 24 à 52 ans, doivent être jugées prochainement par la Cour suprême.

Le 8 janvier « n’a pas été une promenade du dimanche. Cela a été un dimanche de dévastation, le jour de l’infamie », a lancé Rosa Weber au moment du dernier vote. Ce jour-là, des milliers de personnes refusant d’accepter l’élection de Lula face à J.Bolsonaro s’en étaient pris aux trois lieux de pouvoir les plus emblématiques du Brésil, le palais présidentiel, le Parlement et la Cour suprême elle-même, rappelant l’assaut du Capitole à Washington par des partisans de Donald Trump. Les dégâts avaient été considérables, avec, au-delà des vitres brisées ou des sièges arrachés, la destruction d’œuvres d’art d’une valeur inestimable, dans des bâtiments futuristes dessinés par l’architecte Oscar Niemeyer.

« L’objectif était, en faisant usage de la violence, de mettre Brasilia en état de siège et de propager dans tout le pays la pratique d’actes criminels qui portent atteinte à l’État de droit », a lancé Cristiano Zanin, un des juges qui ont voté jeudi. Le juge rapporteur Alexandre de Moraes, qui a proposé en premier la peine de 17 ans de prison, a dit que les manifestants voulaient « convaincre l’armée d’adhérer à un coup d’État ». Il a montré au cours du procès une vidéo partagée par A. L. Costa Pereira sur les réseaux sociaux dans laquelle il s’était filmé dans l’hémicycle du Sénat, célébrant l’invasion et portant un t-shirt avec pour message « intervention militaire ». Le second condamné, T. Mathar, a été vu dans l’enceinte du palais présidentiel durant les émeutes. Selon sa défense, il n’y serait entré que pour se mettre à l’abri lors d’affrontements entre la police et les émeutiers sur la place des Trois pouvoirs. Cela n’a pas empêché la majorité de juges de le condamner à une peine de 14 ans de réclusion.

Pendant les émeutes, les forces de l’ordre avaient semblé totalement dépassées, alors que des services de renseignement avaient identifié l’arrivée massive de partisans de l’ancien chef de l’État par autocar la veille dans la capitale politique. Cette impréparation avait d’autant plus surpris que les bolsonaristes étaient mobilisés dès le lendemain de sa défaite à la présidentielle d’octobre, manifestant devant des casernes pour réclamer une intervention militaire.

J. Bolsonaro, qui se trouvait aux États-Unis le 8 janvier, est sous le coup d’une enquête visant notamment à découvrir s’il a joué un rôle d’instigateur des violences. Il nie catégoriquement toute implication. Fin juin, il a été condamné à huit ans d’inéligibilité pour avoir disséminé de fausses informations sur le système électoral avant le scrutin.

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