Ledit rapport confidentiel de l’armée américaine assure que « le programme nucléaire iranien serait au mieux retardé de quelques mois », après les frappes de dimanche dernier sur trois sites nucléaires majeurs. Des dégâts bien moindres, donc, que ceux annoncés. Le rapport classifié de la Defense Intelligence Agency, transmis par un lanceur d’alerte à la presse, révèlerait que seules les parties supérieures des sites de Fordo et Natanz auraient été détruites par les bombes américaines et les missiles israéliens.
Les frappes auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains. Plus surprenant encore, les centrifugeuses principales seraient toujours en état de marche. Quant aux 400 kilos d’uranium hautement enrichis censés se trouver en Iran dans les sites visés, ils demeurent introuvables. Ils auraient été déplacés avant les frappes.
Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a confirmé l’authenticité du rapport qui a fuité, mais déclaré qu’il était « tout à fait erroné et classé « top secret » et pourtant divulgué ». Cette fuite « est une tentative évidente de rabaisser le président Trump et de discréditer les courageux pilotes qui ont parfaitement exécuté leur mission pour détruire le programme nucléaire iranien », a-t-elle écrit sur X.
Reste que ces informations, si elles se révèlent vraies, contrediront les propos triomphalistes du président américain. Ce dernier proclamait fièrement, deux jours avant la publication de ces informations, que les sites iraniens visés avaient été complètement détruits. Ce mercredi, il a réfuté ces informations et a réassuré que « les sites nucléaires en Iran sont complètement détruits ».
Preuve que le sujet est délicat pour l’administration US, mardi, des membres de la CIA et des généraux étaient appelés à présenter des éléments confidentiels sur ces frappes au Sénat et à la Chambre. Les présentations ont finalement été annulées. Officiellement pour des raisons d’indisponibilité de certains responsables.
La situation a provoqué une vague de colère chez les élus. À l’image d’Hakeem Jeffries, chef de file des démocrates à la Chambre des représentants. « Je n’ai pas dit que c’était une déformation des faits. J’ai dit qu’aucun élément n’a été présenté au peuple américain ou au Congrès pour confirmer que le programme nucléaire de l’Iran a été complètement et totalement anéanti », a-t-il martelé. Un manque de transparence sur l’opération « Midnight Hammer » qui a même poussé le locataire de la Maison Blanche à réagir sur son réseau social, en citant son secrétaire à la Défense : « Tous ceux qui disent que les bombes n’ont pas tout détruit, veulent juste miner la réussite du président. »