Dans son édition de mercredi, El Mundo s’est fait l’écho d’une notification du Système d’alerte rapide sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de l’Union européenne qui aurait mis en garde contre une éventuelle contamination des fraises marocaines. L’association agricole espagnole AVA-ASAJA a exprimé sa « préoccupation », en appelant le gouvernement de son pays et l’UE à prendre des « mesures urgentes ».
Selon la même source, AVA-ASAJA a également envoyé une lettre au ministre espagnol de l’Agriculture, pour demander des explications au Maroc et des détails sur la manière la prévention contre de tels incidents. En outre, ils ont exhorté le gouvernement espagnol à « étendre les contrôles à d’autres fruits et légumes en provenance de pays tiers », pour la santé des consommateurs.
Au Maroc, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) aurait été mobilisé pour faire la lumière sur ce dossier. Une démarche qui, une fois de plus, se fait à postériori alors que l’établissement est appelé à faire preuve de proactivité. Les protestations en Espagne surviennent dans un contexte de tensions persistantes autour de l’exportation de produits horticoles marocains en Europe. Ces dernières semaines, des agriculteurs espagnols ont saccagé des camions transportant des fruits et légumes. Ils invoquent une concurrence déloyale, en soupçonnant des facilités dans les contrôles phytosanitaires.
Il y a quelques jours, le syndicat agricole espagnol Union des Unions est allé jusqu’à exiger de prendre part aux opérations de contrôle des produits provenant principalement du Maroc. Dans ce contexte, Rabat assure se conformer à toutes les réglementations nécessaires. La semaine dernière Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, avait rejeté les allégations selon lesquelles l’UE manquerait au contrôle sur les importations. Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a quant à lui rassuré sur les efforts diplomatiques pour garantir l’acheminement des exportations agricoles marocaines à l’Union européenne dans de bonnes conditions.