Ce colloque, réunissant experts, universitaires et décideurs publics, a été structuré autour de deux tables rondes. La première sur “Un modèle de gouvernance financière publique fragilisé” a permis d’analyser les faiblesses actuelles de la gestion financière publique, exacerbées par des crises successives et des défis structurels. La seconde table ronde sur “Les voies de la restructuration du modèle de gouvernance financière publique” a ouvert la voie à des discussions approfondies sur les réformes nécessaires pour renforcer la résilience et la performance des finances publiques.
Dans une déclaration au terme de cette rencontre, le Trésorier Général du Royaume, Noureddine Bensouda, a indiqué que les travaux de cette édition ont abordé l’importance du rôle du Parlement dans le contrôle des finances publiques, en particulier en ce qui concerne le Budget général de l’État. N. Bensouda a rappelé que le Parlement, doté de moyens constitutionnels comme l’autorisation budgétaire, joue un rôle clé dans le contrôle des finances publiques, soulevant une problématique courante dans de nombreux États, celle de la nécessité de garantir une cohérence entre les différentes commissions sectorielles. En effet, selon le Trésorier Général, si le budget est principalement examiné par la Commission des finances, de la planification et du développement économique, les autorisations budgétaires destinées aux ministères sont traitées dans des commissions sectorielles spécifiques, ce qui pose la question de la coordination et de l’harmonisation des décisions budgétaires entre ces différentes instances.
N. Bensouda a également mis l’accent sur la relation entre les niveaux central et territorial et l’importance d’un agencement efficace pour permettre une mise en œuvre optimale des politiques publiques, tant au niveau national qu’au niveau des collectivités territoriales. Par ailleurs, il a souligné le rôle croissant d’autres intervenants, tels que les agences d’exécution et les divers secteurs publics, ainsi que la nécessité d’assurer une cohérence globale entre eux pour une gestion efficace des finances publiques.
Les discussions lors de ce colloque se sont également tournées vers des sujets comme l’érosion fiscale internationale et l’usage de l’intelligence artificielle, thèmes qui soulèvent de nombreuses questions et offrent des pistes d’amélioration pour le secteur public, a fait savoir N. Bensouda.
Organisé par le ministère de l’Economie et des finances, en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), sous le thème “Vers une meilleure restructuration du modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France”, ce colloque de deux jours, a permis d’échanger sur les réformes nécessaires afin d’adapter les systèmes de gouvernance des finances publiques aux défis contemporains.