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Fièvre dans les facultés de médecine : En grève, les étudiants exigent un dialogue responsable…

Le discours nourri par le ministre en charge de l’enseignement supérieur s’est vite révélé lénifiant dans le dossier des études en médecine. A la Commission nationale des étudiants en médecine, on assure que la pomme de discorde liée en premier lieu à la durée de la formation, que la Santé cherche à réduire d’une année, reste entière.
Fièvre dans les facultés de médecine : En grève, les étudiants exigent un dialogue responsable…

Tout récemment, tentant de court-circuiter les étudiants en grève, Abdellatif Miraoui, ministre de l’enseignement supérieur, a assuré que les points de discorde dans le dossier des facultés de médecine a été réglé, avec le concoure du ministère de la Santé et les représentations estudiantines, à hauteur de 95%. Prêchant ainsi le faux, le ministre n’a fait que jeter l’huile sur le feu. Les campus sont toujours en proie à une fébrilité imputable à la volonté du gouvernement de vouloir faire passer au forceps la réforme des cursus en les réduisant d’une année. Les responsables avaient tenté de justifier la réforme en soulignant que dans nombre de pays « développés », la durée des études en médecine ne s’alignent pas sur les 7 années mises en place dans le pays depuis des décades. Pourquoi dès lors s’accrocher à une telle durée alors que le projet de couverture sanitaire obligatoire nécessite, pour sa réussite, la réduction des déserts médicaux imputables au déficit en ressources humaines, médecins en tête. Pour les étudiants affiliés à la Commission, les affirmations des responsables gouvernementaux sur la pratique de formations de six ans dans d’autres pays étaient incorrectes, précisant « qu’aucun pays n’autorise les diplômés des facultés de médecine à exercer la profession après seulement six ans de formation ».

Les étudiants en médecine expriment donc un « rejet catégorique » de la décision de réduire la durée de formation de sept à six ans. Une formation au rabais qui plus est déconsidère la population cible que sont les citoyens.

Bien que le gouvernement ait pris la décision de réduire la durée de formation des médecins au Maroc de 7 à 6 ans pour remédier à la grave pénurie estimée à 33.000 médecins, les étudiants en médecine rejettent cette mesure, critiquant son adoption sans l’esquisse d’une dialogue avec les intéressés.

Plutôt que de réduire la durée de la formation, le gouvernement est invité par la Commission à résoudre les problèmes éventuels en septième année, afin de former des médecins compétents. Les étudiants dénoncent l’improvisation dans la gestion d’un dossier capitale pour le pays. On reproche aux responsables de ne pas avoir suffisamment informé les étudiants en médecine de la 6è années sur ce qui les attend. Plus, l’augmentation du nombre de nouveaux étudiants admis dans les facultés est dénoncé en l’état. Car cela s’est réalisé sans  l’augmentation des espaces d’études et des domaines de formation, entraînant une surpopulation dans les amphithéâtres et sur les sites de formation des centres de santé. La qualité de la formation est ainsi pointée du doigt.

Autant dire que le désaccord entre les étudiants en grève et les ministères de la Santé et de l’Enseignement Supérieur est appelé à durer. Les étudiants affirment que le non-respect du contenu du procès-verbal signé avec les ministères a sapé la confiance.

A. Miraoui avait affirmé lundi, dans l’enceinte parlementaire, que « la plupart des revendications des étudiants en médecine ont été satisfaites ». Il a précisé que les ministères de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ainsi que de la Santé et de la Protection sociale, « ont donné une suite favorable à 45 des 50 revendications portées par la coordination des étudiants des facultés de médecine, alors que le dialogue est toujours en cours au sujet des cinq points restants ».

Pourtant, les étudiants concernés réfutent ces affirmations, soulignant que les ministères n’ont pas proposé de solutions jugées raisonnables. Ils estiment que leurs revendications sont légitimes.

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