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Entretiens V. Poutine-O. Sholz : Gaz et roubles…

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Le président russe a assuré à son homologue allemand que le paiement en roubles des exportations de gaz russe, une exigence de Moscou, ne devait pas désavantager les clients européens.

« Cette décision ne doit pas mener à une détérioration des conditions des contrats des entreprises européennes qui importent du gaz russe», a souligné Vladimir Poutine, le 30 mars, selon un communiqué du Kremlin résumant son échange téléphonique avec  Olaf Scholz, dont le pays est un grand consommateur d’hydrocarbures russes.

«Vladimir Poutine a fourni au chancelier fédéral des informations relatives à la décision d’effectuer la transition vers le rouble russe [en tant que devise de paiement] pour le gaz russe livré notamment en République fédérale d’Allemagne. Ce changement est dû au blocage des réserves russes en devises par les pays membres de l’Union européenne en violation du droit international», précise le communiqué russe, selon lequel une réunion d’experts des deux pays est envisagée à ce sujet.

«Vladimir Poutine et Olaf Scholz ont procédé à un échange de vues sur la nouvelle étape des négociations entre les représentants russes et ukrainiens qui s’est tenue à Istanbul [le 29 mars]. Les problèmes relatifs à la sécurisation de l’évacuation de civils depuis les zones de combat, notamment depuis la ville de Marioupol, ont été abordés», peut-on encore lire dans le texte du Kremlin.

Plus tôt dans la journée, l’Allemagne a annoncé l’activation d’un plan d’urgence pour garantir son approvisionnement en gaz naturel face au risque d’un arrêt des livraisons russes. Le paiement en roubles, d’ores et déjà rejeté par les membres du G7, doit entrer en vigueur d’ici la fin du mois.
«Une cellule de crise est maintenant mise en place au sein du ministère», a annoncé Robert Habeck, ministre allemand de l’Economie, lors d’une conférence de presse le 30 mars à Berlin. Cette structure aura pour mission de superviser l’approvisionnement en gaz, alors que le G7 a rejeté la demande russe de paiement en roubles.
Le ministre a plus largement présenté un plan d’urgence en trois niveaux d’alerte et assuré qu’à ce stade, «la sécurité de l’approvisionnement», en gaz de l’Allemagne était garantie. Il a ajouté que les réserves étaient actuellement remplies à 25%, relevant qu’un arrêt des livraisons aurait de «graves conséquences», mais que l’Allemagne pourrait y faire face. «Le gaz et le pétrole arrivent actuellement conformément aux commandes [et] la mesure prise aujourd’hui relève de la prévention», a voulu rassurer R. Habeck. Ce n’est qu’au troisième niveau d’alerte, le plus élevé, que l’Etat devrait intervenir sur le marché pour «réguler» la distribution et définir les volumes affectés en priorité à chaque secteur.
Le Kremlin a insisté le 29 mars sur le paiement en roubles du gaz russe livré à l’Europe, rejetant les critiques du G7 qui avait qualifié d’inacceptable cette demande. «Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C’est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu’en roubles», a expliqué Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. Le 31 mars, le gouvernement russe, la Banque centrale et le géant gazier russe Gazprom doivent présenter à V.Poutine un rapport sur la mise en place du système de paiement en rouble. «Nous n’allons pas accepter de violation des contrats de livraison», a de son côté affirmé le ministre allemand. Le gaz russe est crucial pour l’Union européenne, qui cherche depuis le début de l’offensive russe en Ukraine à trouver les moyens de se défaire de cette dépendance.

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