« Le travail avec les terroristes détenus, l’examen des dispositifs techniques saisis sur eux et l’analyse des informations sur les transactions financières ont permis d’obtenir des preuves de leurs liens avec les nationalistes ukrainiens », a indiqué sur Telegram le Comité d’enquête russe ce 28 mars. « Les enquêteurs disposent d’informations confirmant que les auteurs de l’attentat avaient reçu d’importantes sommes d’argent et des cryptomonnaies en provenance d’Ukraine, qui ont été utilisées pour la préparation de ce crime », poursuivent les enquêteurs. « Un autre suspect impliqué dans le système de financement des terroristes a été identifié et placé en détention », a aussi précisé l’organe chargé des principales investigations criminelles.
Deux des terroristes du Crocus City Hall ont par ailleurs été amenés ce 28 mars à l’appartement de Krasnogorsk qu’ils avaient loué avec leurs complices avant l’attentat du 22 mars.
Le groupe État islamique au Khorassan (EI-K) a revendiqué l’attentat ayant causé 143 morts le 22 mars dans la banlieue proche de Moscou. Le 26 mars, Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, et Alexandre Bortnikov, directeur du FSB, ont affirmé que l’Ukraine pourrait être impliquée dans l’attaque. Ces affirmations vont dans le même sens que les propos du 25 mars de Vladimir Poutine, qui avait déclaré la veille que l’attentat avait été commis par « des islamistes radicaux », tout en déclarant s’intéresser aux « commanditaires ».
Les États-Unis et l’UE, de leur côté, insistent sur le fait que personne d’autre ne pourrait être incriminé et nient toute implication de l’Ukraine dans cet acte terroriste. Les autorités russes ont arrêté plusieurs suspects, dont quatre ressortissants du Tadjikistan directement impliqués dans l’attaque, alors qu’ils fuyaient en direction de l’Ukraine.
Selon le New York Times, les renseignements américains n’ont pas transmis à Moscou toutes les informations dont ils disposaient sur l’attentat « de peur que les autorités russes ne découvrent leurs sources ou leurs méthodes de renseignement ». La CIA a bien adressé une note privée aux responsables russes sur la possibilité d’une attaque de Daech, mais sans plus.
« Les relations conflictuelles entre Washington et Moscou ont empêché les responsables américains de partager des informations sur le complot au-delà de ce qui était nécessaire, de peur que les autorités russes ne découvrent leurs sources ou leurs méthodes de renseignement », ajoute le quotidien. Les informations fournies par les États-Unis étaient « de nature générale » a d’ailleurs souligné A. Bortnikov, patron du FSB. Le responsable a regretté que les données américaines sur de potentielles attaques terroristes ne soient pas toujours précises, souhaitant que davantage de détails soient inclus.
Les terroristes ont été arrêtés le matin du 23 mars dans la région de Briansk, non loin de la frontière avec l’Ukraine.