A quelques minutes d’intervalle ont eu lieu ce lundi soir une embuscade de la résistance palestinienne contre une force de l’armée d’occupation israélienne  dans la bande de Gaza et le tir d’un missile balistique depuis le Yémen sur des régions israéliennes en Palestine occupée. 5 militaires israéliens ont été tués et 10 autres blessés dans une embuscade des Brigades al-Qassam du Hamas dans la région de Jabalia au nord de la bande de Gaza « dans un incident sécuritaire difficile », ont rapporté les médias israéliens ce lundi soir.

Dans le détail, un véhicule Hummer a été frappé par un obus anti blindé, tuant et blessant des militaires qui appartiennent à la 9e brigade Golani. Des accrochages violents ont éclaté après l’embuscade ce qui a entravé les tentatives d’évacuation des soldats tués et blessés. Les trois hélicoptères chargés de l’évacuation ont essuyé des tirs d’obus de type Yassine105. Un bâtiment où les soldats de l’occupation se sont retranchés a lui aussi fait l’objet de tirs nourris. « Nos combattants mènent des combats violents avec les soldats de l’occupation à la distance zéro faisant des tués et des blessés dans leur rang dans a l’est du camp Jabalia », a indiqué un communiqué des Brigades al-Qassam. En outre, à Khan Younès, un char israélien et un bulldozer militaire de type D-9 ont été ciblés par la résistance palestinienne.

Des médias palestiniens ont indiqué que cette région fait l’objet de ceintures de bombardements israéliens. Cette opération intervient après l’annonce du chef d’état-major de l’armée d’occupation le général Eyal Zamir de l’extension de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza en direction de régions dans le nord et le sud.

La veille dimanche, l’armée d‘israélienne a ouvert le feu sur des milliers de palestiniens rassemblés dans un centre de distribution de l’aide américaine de l’organisation américano-israélienne Gaza Humanitarian Relief (GHF) à Rafah au sud de la bande de Gaza. « Au moins 30 Palestiniens ont été tués et plus de 120 autres de tous âges blessés en raison de tirs depuis des véhicules israéliens vers des milliers de citoyens qui se dirigeaient tôt samedi matin vers le site d’aide américaine à l’ouest de Rafah », dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré à l’AFP Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile. « Il y avait beaucoup de monde, c’était le chaos, les cris et la bousculade », et « l’armée a tiré depuis des drones et des chars », relate à l’AFP, Abdallah Barbakh, 58 ans.

Une femme qui se trouvait depuis la nuit pour prendre l’aide raconte pour le réseau Quds net que les soldats ont ordonné aux gens de se cantonner dans un couloir à proximité de Jabal Mou’awya à Rafah et d’avancer en queue-leu-leu pour obtenir chacun un carton d’aide. « Une fois rassemblés, ils nous ont tendu une embuscade. Les chars, les soldats ont ouvert le feu sur nous de toutes parts. Ils ont brûlé la zone, ils ont ouvert le feu sur les ambulances », a-t-elle ajouté.

Le ministère de la Santé a précisé que chaque martyr arrivé à l’hôpital avait été blessé mortellement d’une balle à la tête ou à la poitrine, confirmant ainsi l’intention de vouloir assassiner brutalement des civils.

Amjad al-Shawa, directeur du Réseau des ONG de Gaza, a déclaré pour la chaine libanais d’information Al-Mayadeen que l’armée d’occupation « place délibérément des citoyens dans des zones accidentées et isolées dans le but de les éliminer », ajoutant que « les citoyens partis à la recherche de nourriture ont été rendus à leurs familles sous forme de cadavres ».

John Healey, secrétaire britannique à la Défense, a déclaré à ce sujet que « cibler les Palestiniens à proximité d’un centre de distribution d’aide est intolérable et renforce la nécessité pour Israël de mettre un terme à ses opérations. » Le mercredi passé, l’armée d’occupation avait aussi ouvert le feu sur les Palestiniens affamés qui s’étaient rassemblés pacifiquement dans les centres de distribution de l’aide de GHF, tuant 10 palestiniens et en blessant 62 autres.

L’ONU et des ONG refusent de travailler avec cette organisation créée de toutes pièces par les Etats-Unis et Israël pour distribuer de l’aide alimentaire dans la bande de Gaza, estimant que son plan de fonctionnement n’est pas conforme aux « principes de base » de l’aide humanitaire « d’impartialité, de neutralité et d’indépendance ». Selon le bureau médiatique du gouvernement de Gaza « ces massacres s’inscrivent dans une stratégie systématique d’utilisation de l’aide comme arme de guerre ». Ce sont des « pièges de la mort de masse, et non des points d’aide humanitaire », a-t-il accusé

La situation humanitaire est désastreuse dans la bande de Gaza, où un blocus de plus de deux mois, partiellement assoupli la semaine dernière, a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens de première nécessité.

Vendredi, l’ONU avait dénoncé le pillage par des individus armés de « grandes quantités » de matériel médical et de suppléments nutritionnels tout juste arrivés dans un hôpital de campagne dans le centre de la bande de Gaza. Le gouvernement de Gaza accuse ces individus d’être à la solde d’Israël. Les raids et les bombardements d’artillerie israéliens destructeurs se poursuivent sans répit. Selon les correspondants sur place, ils ont visé depuis l’aube de dimanche la région Qizane au sud de Khan Younes, le quartier al-Touffah a l’est de Gaza-ville, ainsi que des quartiers du nord-ouest de Gaza-ville. Plus tard dans la journée, plusieurs raids ont été signalés.

Samedi, les médias palestiniens ont rapporté la mort du docteur Hamdi al-Najjar, l’époux de la médecin Ala’ al-Najjar qui a perdu 9 de ses enfants âgés entre un et douze ans, dans un raid israélien sur leur maison familiale à Khan Younes. Docteur Hamdi avait été blessé dans ce raid.

La chaine qatarie al-Jazeera a révélé avoir obtenu les images d’une opération sécuritaire réalisée par les Brigades al-Qods du Jihad islamique dans le quartier al-Touffah à Gaza-ville. Elles montrent le largage de bidons sur un bâtiment par des drones israéliens, puis leur récupération par les combattants palestiniens qui avaient détecté le drone en question et se sont rendus sur le lieu-même où ils ont été largués. 17 bidons ont été parachutés, selon al-Jazeera, citant une source des Brigades al-Qods. Leur inspection par une équipe spécialisée a montré qu’ils étaient bourrés de produits hautement explosifs C4 et de déclencheurs.  Ils étaient manifestement destinés à les faire exploser ultérieurement, après les avoir préparés manuellement, pour détruire le bâtiment convoité. Chaque bidon contenait 10 kg de ces explosifs. Les inscriptions sur les déclencheurs précisaient qu’ils provoquent ou accélèrent l’explosion.

Selon la source des Brigades al-Qods, les drones israéliens sont revenus sur ce lieu et ont largué des bidons supplémentaires qui pourraient contenir le matériel supplémentaire pour mener à bien les préparatifs en vue de leur utilisation. Les drones dotés de caméras ont certainement dû constater que les bidons ont disparu, suppose la source des Brigades selon laquelle ils ont par la suite bombardé le bâtiment à l’aide d’un premier missile. « Comme l’explosion énorme qui aurait dû découler de la présence de 170 kg d’explosifs n’a pas eu lieu, les Israéliens étaient désormais sûrs de leur disparition. Ils ont plus tard mené une série de raids sur le lieu », selon la même source.

« Les explosifs sont entre les mains des résistants qui sont prêts pour affronter l’incursion de l’occupation à l’est de Gaza », souligne cette source, toujours selon al-Jazeera.

Dimanche, les forces d’occupation israéliennes ont détruit le centre Noura Al-Kaabi, destiné aux patients en dialyse rénale, dans le nord de la bande de Gaza. Ce centre est rattaché à l’hôpital indonésien, situé dans le nord de la bande de Gaza, que l’armée  d’occupation assiège sans relâche, tirant sur quiconque s’y trouve.

Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a averti début mai que les hôpitaux de Gaza étaient au bord de l’effondrement. De son côté, le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que « la destruction du centre met la santé des patients souffrant de maladies rénales au bord d’une catastrophe aux conséquences imprévisibles ». Il a ajouté que « 41 % des patients souffrant de maladies rénales sont morts pendant la guerre, faute d’accès aux centres de dialyse et après la destruction des centres et services qui leur étaient destinés ». Le ministère a estimé que « l’occupation utilise une méthode dangereuse pour vider le nord de la bande de Gaza de ses hôpitaux et centres de soins spécialisés ».

Dans ce contexte, Ismail al-Thawabtah, directeur du bureau des médias du gouvernement à Gaza, a révélé dimanche dans une interview accordée à l’agence Anadolu que « l’armée d’occupation israélienne a détruit 240 logements dans plusieurs zones de la bande de Gaza ces derniers jours ». Il a souligné que  « ces bâtiments abritent des familles entières, y compris des enfants, des femmes et des personnes âgées, et ne contiennent aucune cible militaire, contrairement aux prétentions de l’occupation ». Il a estimé que « le message que l’occupation cherche à transmettre à travers ces massacres répétés est clair : soit la reddition et l’effondrement total, soit l’anéantissement et la destruction totale ».

Il a noté que « le message de l’occupation est rejeté et ne passera pas », ajoutant que « notre peuple palestinien, qui a enduré pendant des décennies, ne sera pas brisé par les bulldozers ou les missiles de l’occupation ». Il a enfin appelé la communauté internationale à « agir immédiatement pour mettre fin à cette folie sanglante qui perdure à Gaza ».

La guerre génocidaire dans la bande de Gaza se poursuit, faisant des dizaines de martyrs et de blessés chaque jour. Le ministère de la Santé de la bande a annoncé dimanche que le bilan s’élevait à 54 418 martyrs et 124 190 blessés depuis le 7 octobre 2023.Tel est le bilan provisoire établi dimanche…

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