C’est ce qu’affirme l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) dans ses récentes perspectives économiques pour le Maroc qui chiffre la croissance du PIB réel à 3.8 % en 2025 et 2026, tirée par la résilience de la demande intérieure et les résultats du tourisme et de l’industrie.  La production agricole devrait augmenter à mesure que les conditions météorologiques s’améliorent. En partie grâce à des mesures de soutien comme la charte de l’investissement, l’investissement au niveau national et l’IDE devraient se maintenir à un niveau robuste, ce qui favorisera encore l’expansion des secteurs manufacturier, du tourisme et de la construction. L’industrie automobile est amenée à se développer et de nouveaux records sont attendus dans le secteur du tourisme en termes d’arrivées.

Cela étant, l’aggravation des incertitudes et la dégradation des conditions commerciales au niveau mondial pourraient peser sur la croissance du Maroc en raison d’une diminution des entrées et des investissements étrangers et d’une baisse de la demande internationale.  L’inflation globale, après une légère remontée en 2025, devrait se stabiliser aux alentours de 2 % en 2026. En dépit d’une hausse des dépenses, le déficit a pu rester stable grâce à la réforme du système de prélèvements et de subventions, mais il faudrait le réduire encore pour améliorer la marge de manœuvre budgétaire. Le chômage devrait passer sous les 13 % en 2026. Toutefois, l’augmentation du taux d’activité dans le secteur formel, en particulier celui des femmes, et la réduction du chômage des jeunes restent des défis majeurs, tout comme la poursuite du relèvement des compétences. Il faudrait aussi intensifier les efforts de gestion des risques climatiques et de la rareté de l’eau.  

Pour l’OCDE, la banque centrale devra rester vigilante et continuer d’appuyer son action sur les données pour faire en sorte que les tensions inflationnistes soient durablement contenues, compte tenu de l’aggravation des incertitudes et des tensions au niveau des politiques commerciales qui pourraient faire monter les prix de nombreux biens échangeables. L’investissement, tant au plan intérieur qu’au niveau international, a fait preuve de vigueur, mais des progrès dans la réforme des entreprises publiques et un renforcement du cadre de lutte contre la corruption favoriseraient l’investissement du secteur privé. Il est essentiel de mettre pleinement à profit la dynamique démographique favorable pour stimuler encore la croissance. L’activité économique est en plein essor, mais le chômage reste élevé, surtout celui des jeunes. Rendre les contrats de travail plus flexibles et renforcer les mesures d’activation ainsi que le rôle de l’agence pour l’emploi sont autant de mesures qui contribueraient à faire reculer l’économie informelle et à développer l’emploi dans le secteur formel. Pour accroître le taux d’activité des femmes sur le marché du travail, il faudrait s’attaquer aux stéréotypes de genre et proposer des services de garde d’enfants abordables. Relever le niveau d’instruction et les compétences en réduisant le décrochage scolaire précoce et en améliorant l’enseignement permettra de tirer le meilleur parti d’une main-d’œuvre en pleine croissance et d’augmenter la productivité du travail, qui est très éloignée de la frontière d’efficience mondiale.

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