Les opérations de l’armée israélienne « ont permis de détruire entre 70% à 80% des capacités militaires du régime d’Assad », rapporte la Radio de l’armée israélienne. L’armée sioniste a indiqué, dans un communiqué, avoir mené environ 480 frappes en Syrie en 48 heures, après la chute du régime, qui ont visé des navires de guerre, des batteries antiaériennes, des aérodromes et des dizaines de sites de production d’armes, à Damas, Homs, Tartous, Lattaquié et Palmyre. Même la flotte de la marine syrienne a été détruite alors qu’elle était à quai.
Concernant l’incursion dans le sud de la Syrie, Tsahal a déclaré que « l’opération est toujours en cours sur le terrain, dans le cadre des actions de nos forces terrestres dans la zone tampon ». L’armée israélienne a noté qu’elle « œuvre pour établir une zone (…) exempte d’armes et de menaces terroristes, dans le sud de la Syrie ». L’opération menée dans le sud de la Syrie a été baptisée « Bachan Arrow », (Flèche du Bachan) – du nom biblique du territoire situé à l’ouest du Plateau du Golan.
Israël s’est déployé au-delà de la zone tampon avec la Syrie, sous contrôle de l’Onu, quelques heures après la chute du régime de Bachar al-Assad.
Bachar al-Assad a fui la Syrie vers la Russie où il a obtenu l’asile après que des groupes hostiles à son régime ont revendiqué la prise de la capitale Damas dimanche, mettant fin au règne du parti Baas, au pouvoir depuis 1963.
Le premier ministre israélien a affirmé ce 9 décembre que la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël appartenait à son pays « pour l’éternité ». Israël occupe ainsi le versant syrien du mont Hermon, la zone démilitarisée et des positions stratégiques adjacentes qui appartenaient à l’armée syrienne.
Moscou dénonce :
« L’agression (israélienne) sur le plateau du Golan et dans les zones tampons ne stabilisera pas la situation en Syrie », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole de la Présidence russe. Abordant mercredi à Moscou devant des journalistes l’évolution de la situation en Syrie, il a soutenu que la Russie a apporté un soutien opportun à la Syrie et a déployé des efforts considérables à cette fin. « Malheureusement, le cours des événements a conduit à la situation que nous connaissons aujourd’hui. Il est maintenant nécessaire de procéder sur la base des faits sur le terrain », a affirmé le porte-parole du Kremlin.
Aux yeux de D. Peskov, « l’agression israélienne contre le plateau du Golan et les zones tampons ne permettra pas de stabiliser une situation déjà déstabilisée en Syrie. Nous voulons stabiliser la Syrie le plus rapidement possible pour pouvoir espérer faire évoluer la situation dans le bon sens ». L’armée israélienne a également annoncé qu’elle avait « temporairement » pris le contrôle d’une zone tampon démilitarisée sur les hauteurs du Golan, déclarant que l’accord de désengagement de 1974 avec la Syrie était « effondré ».
Le porte-parole du Kremlin a par ailleurs souligné que Moscou continue de suivre de près l’évolution de la situation en Syrie. « Nous entretenons bien entendu des contacts avec ceux qui contrôlent actuellement la situation en Syrie. C’est nécessaire, car nous disposons de bases et de missions diplomatiques sur place », a précisé le responsable russe.
En outre, D. Peskov a souligné que des mesures seront prises pour garantir les intérêts de la Russie en matière de sécurité. « L’opération militaire spéciale en Ukraine est une priorité absolue pour notre pays et tous les objectifs de l’opération seront atteints », a-t-il dit.
A rappeler que Paris aussi a sommé Tel-Aviv de se retirer du territoire syrien. Un appel qui rejoint les dénonciations de plusieurs capitales arabes de l’incursion et des bombardements de l’armée israélienne.