En réponse à une question orale sur « la situation du personnel du secteur de la santé » du groupe de la Confédération démocratique du travail (CDT) à la Chambre des conseillers, K. Ait Taleb a affirmé avoir pris contact avec les partenaires sociaux à la demande du chef de gouvernement, notant que l’exécutif avait présenté son offre sur les revendications. Il a aussi fait savoir que les deux parties sont parvenues à un accord sur le cahier revendicatif au terme de près de 54 réunions à la faveur de la démarche participative adoptée par le ministère.
Aziz Akhannouch a reçu la réponse des partenaires sociaux, qui fait l’objet d’un nouvel examen, a-t-il ajouté, faisant part de son optimisme quant à la résolution de cette question dans les prochains jours. « Le gouvernement a accédé, en peu de temps, aux revendications réclamées de longue date », a-t-il soutenu. Il a estimé que le capital humain est un pilier majeur pour réussir la réforme du système de santé, notant que l’exécutif a tenu à préserver les acquis et les avantages actuels, outre les avantages prévus dans la loi relative aux métiers de la santé. Qualifiant cette réponse de « bond qualitatif », le ministre a souligné que le gouvernement œuvre à transcender les différents obstacles.
De la poudre aux yeux ?
Le même ministre a assuré par ailleurs que le pays est en mesure de produire jusqu’à 70% de ses besoins en médicaments, y compris les génériques, en répondant à une question orale relative à la consolidation de la souveraineté du Maroc dans l’industrie pharmaceutique, présentée par le groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI). K. Ait Taleb a indiqué que le royaume figurait parmi les pays disposant d’entreprises qualifiées, en mesure de produire tous les besoins du pays en matière de médicaments. Mais qu’est-ce qu’on attend pour ce faire ?
Le ministre a cru bon de rappeler que la stratégie du département qu’il pilote consiste à encourager l’industrie locale, non seulement dans le domaine des médicaments, mais également en matière de dispositifs médicaux. Il a ainsi fait état de l’existence d’un ensemble de conventions garantissant la non concentration de ces industries exclusivement à Casablanca ou à Berrechid, mais leur mise en place dans d’autres villes.
Le ministre a brandi, lui aussi, la « carte royale » en évoquant la réalisation d’une usine de fabrication de vaccins, assurant que cette unité, capable de couvrir 100% des besoins du Maroc (22 millions de doses par an), peut même exporter vers le continent africain et contribuer ainsi à sa souveraineté pharmaceutique. L’usine peut produire jusqu’à 144 millions de doses. Parmi les objectifs tracés pour parvenir à une souveraineté dans le secteur de l’industrie pharmaceutique, a poursuivi le ministre, figure la mise à disposition d’un stock de réserve stratégique, précisant que le souverain a donné ses consignes pour qu’il soit largement disponible pour pouvoir gérer les différentes crises.
Par ailleurs, le ministre a qualifié les efforts de baisse des prix des médicaments de défis de taille en matière de souveraineté sanitaire, particulièrement les médicaments de traitement du cancer, faisant savoir que, dans le cadre de la nouvelle gouvernance adoptée par le ministère, il a été convenu entre l’Agence Marocaine des Médicaments et des Produits de Santé et les partenaires de produire des médicaments contre le cancer.
Encore des vœux pieux ?