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Drame migratoire Nador-Melilla : La justice marocaine sévit

La justice marocaine a durci en appel, lundi 9 janvier, les peines de prison de 13 migrants jugés à la suite des événements survenus, en juin dernier, à la frontière séparant le Maroc de Melilla.
La justice marocaine sévit

« La chambre criminelle de la cour d’appel de Nador (nord-est) a alourdi de six mois les peines de groupe de migrants, les portant à trois ans de prison ferme chacun », a indiqué à l’AFP leur avocat Mbarek Bouirig.

En première instance, les 13 migrants avaient écopé en août de deux ans et demi de prison. Ils étaient poursuivis entre autres pour « participation à une bande criminelle d’immigration clandestine », « entrée illégale » au Maroc ou encore « violence envers des agents de la force publique », rappelle Me M. Bouirig.

Ces migrants faisaient partie des près de 2.000 personnes, venues principalement du Soudan, qui ont tenté de franchir la frontière terrestre séparant Melilla du Maroc, le 24 juin 2022. Cette tentative a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, 27 d’après l’Association marocaine des droits humains (AMDH), soit le bilan le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer à Melilla et Sebta.

À la suite de ce drame, plusieurs dizaines de migrants ont déjà été condamnés à des peines allant jusqu’à trois ans de prison ferme. Côté espagnol, le parquet espagnol a classé son enquête sur la mort des migrants africains, le 23 décembre dernier. Le parquet estime dans un communiqué ne pas avoir identifié de « signes de délit dans les agissements des agents » des forces de sécurité espagnoles durant cette tragédie. Ce qui va à l’encontre des conclusions des ONG. Amnesty International a qualifié ce drame de « tuerie de masse » et accusé Rabat et Madrid de vouloir cacher la vérité.

Expulsion d’un marocain

Du côté espagnol toujours, l’Audience nationale devait examiner mardi la demande d’extradition vers le Maroc du chef d’une organisation criminelle engagée dans la migration irrégulière.

Selon des médias espagnols, le réseau déplaçait des citoyens d’Afrique subsaharienne, des côtes marocaines vers l’Espagne, via des embarcations pneumatiques, pour des montants allant de 15.000 à 20.000 dirhams. Le procureur général en Espagne a donné son feu vert pour extrader Yassine S., de nationalité marocaine, arrêté le 17 août 2022 dans la ville de Roquetas de Mar (Almería) et qui se trouve, depuis, en détention provisoire. Il a ajouté, dans son plaidoyer, que l’accusé se livre à cette activité depuis 2009 et aurait multiplié les opérations d’embarcation clandestine au point d’en organiser trois par semaine. Cependant, la défense du Marocain s’est opposée à son extradition vers le royaume lors de sa comparution devant le juge, en saisissant l’Audience nationale.

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