A Rabat, Abdelouafi Laftite, ministre en charge de l’Intérieur, recevra les deux responsables européens pour des entretiens, rapportent des médias espagnols. Ce déplacement intervient deux semaines après le drame migratoire qui s’est soldé par la mort tragique de 23 migrants vendredi 24 juin alors qu’ils tentaient de franchir la frontière séparant le Maroc du Préside occupé de Melilla.
Y. Johansson a tenté, lundi au Parlement européen, de clamer la colère de certains eurodéputés contre l’action des forces de sécurité, en annonçant son «plein soutien» aux appels des Nations unies et de l’Union africaine pour des enquêtes sur cet événement tragique. Elle a notamment souligné qu’«il est inacceptable que les migrants ont fait appel à la violence pour franchir la frontière de l’UE et c’est inacceptable de voir les gens mourir de cette manière».
Pour rappel, Y. Johansson et Olivér Várhelyi, son homologue à la Politique de voisinage et à l’élargissement, avaient rencontré, en décembre 2020 à Rabat, A. Laftit.
En parallèle, Carles Puigdemont, ancien président de Catalogne, a commenté le récent drame migratoire, en soulignant que «ce qui s’est passé (…) est un crime, qui met en évidence le glissement vers la droite des social-démocraties européennes».
«Les félicitations cyniques de Pedro Sánchez pour une action policière au cours de laquelle des dizaines de personnes sont mortes, et d’autres ont été traitées comme si elles n’étaient pas des êtres humains, sont la preuve que le discours dur sur
l’immigration n’est plus la chasse gardée de l’extrême droite», a-t-il ajouté dans un entretien accordé à Middle East Eye.
C. Puigdemont a relevé aussi que «le Maroc a parfaitement le droit de questionner la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla, les îles Zaffarines, l’îlot Persil et tous ces rochers éparpillés (…) Ce sont les restes d’une colonisation européenne qui empêchent la normalisation complète des relations entre l’Espagne et le Maroc. Cette situation est gênante, surtout qu’il s’agit dans ce cas de figure de l’Espagne, un État européen».
Cependant, sur la question du Sahara, il a rappelé que «l’engagement de la Catalogne par rapport au Sahara occidental a toujours été clair». «Tous les peuples qui veulent exercer de façon pacifique et démocratique leur droit à l’autodétermination et qui défendent leur droit à exister doivent pouvoir le faire», a-t-il précisé en plaidant pour un «référendum d’autodétermination» afin que «la population locale puisse s’exprimer librement et pacifiquement».