A l’issue des entretiens entre Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et Tanja Fajon, vice-Première ministre et ministre slovène des Affaires étrangères et européennes, mardi 11 juin à Rabat, le communiqué conjoint publié à cette occasion confirme la position de Ljubljana sur le dossier saharien. Les deux parties ont mis l’accent sur le rôle exclusif des Nations unies dans le processus politique, réaffirmant leur soutien aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, y compris la résolution 2703 du 30 octobre 2023.
Ce soutien de la Slovénie à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara intervient deux semaines après le déplacement de Robert Golob, Premier ministre slovène, à Alger, marqué notamment par un nouveau dérapage des médias officiels algériens. Ils ont attribué au chef du gouvernement des propos sur la question du Sahara qu’il n’a pas tenus. Une infox relevée dans un communiqué produit par la présidence du gouvernement slovène sur les sujets abordés, le 27 mai à Alger, par R. Golob avec ses interlocuteurs algériens.
Membre non-permanant du Conseil de sécurité, l’appui apporté par la Slovénie au Maroc est précieux alors que l’instance exécutive de l’ONU devra examiner la question du Sahara, en octobre prochain.
L’Algérie peine à convaincre des pays africains et européens, proches du Maroc, à défendre les positions du Polisario. Dans une riposte aux succès remportés par le royaume auprès de pays autrefois considérés comme alliés de l’Algérie et de l’Afrique du sud, comme la Zambie ou les Etats du Sahel, la diplomatie du voisin de l’Est a multiplié les initiatives en direction de partenaires du Maroc, sur les deux continents.
D’autres pays d’Europe centrale adoptent la même positon sur la question du Sahara, comme le Groupe de Visegrád, composé de la Hongrie, la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie. La Serbie a réaffirmé, en juin 2023, son soutien à l’intégrité territoriale du royaume, deux semaines après la visite d’Ahmed Attaf, chef de la diplomatie algérienne, à Belgrade.
Force est de souligner que N. Bourita a adressé des messages directs à l’Union européenne. « Comme le royaume est engagé à être un partenaire fiable de l’UE sur les questions prioritaires de l’Union, le Maroc est en droit d’attendre de l’Union européenne qu’elle prenne en compte les questions fondamentales et les positions du Maroc portant sur son intégrité territoriale, sa souveraineté nationale et tout ce qui concerne le développement du pays », a-t-il souligné lors du point de presse animé conjointement, mardi 11 juin à Rabat, avec la responsable slovène.
Pour rappel, en mars 2022, le chef de la diplomatie marocaine avait invité les Vingt-Sept à appuyer l’initiative d’autonomie au Sahara, proposée par le Maroc en 2007. « L’autonomie pour le Sahara est la seule solution soutenue par les Etats-Unis, la France et les pays africains, et récemment l’Espagne et l’Allemagne. Le moment est venu pour l’Europe de sortir de sa zone de confort pour soutenir la proposition marocaine d’autonomie », avait-il précisé dans des déclarations à la presse à l’issue de ses entretiens à Rabat avec Antony Blinken, son homologue américain.