Hach Ahmed Bericalla, secrétaire général du MSP, est revenu au micro d’El Periodico sur la démarche projetée pour tourner la page du conflit lié à la récupération par le Maroc de ses provinces méridionales. « Nous soutenons les efforts des Nations unies, mais après 40 ans, nous n’avons vu aucun progrès. Nous sommes fatigués des résolutions de l’ONU, nous voulons une solution concrète. Le Maroc a proposé une initiative à l’ONU, que nous considérons comme une bonne base pour entamer des négociations. Nous devons l’examiner et la développer », a-t-il assuré au journal espagnol. Aux yeux du leader du MSP, « la politique consiste justement à partir de ce qui existe et à chercher à l’améliorer ».
H.A. Bericalla qui fut ministre chargé de l’Amérique latine auprès du Polisario a affirmé que la position du MSP « privilégie une solution pacifique qui prend en compte les intérêts du peuple sahraoui et du Maroc. Nous favorisons un gouvernement proactif, capable de prendre des initiatives. Ce n’est pas le moment de prendre les armes ou de rêver d’une victoire militaire. »
Le Polisario qui a déclaré une « guerre » contre le Maroc en novembre 2020 n’a pas réalisé la moindre percée sur le terrain. Il a même perdu au change en étant forcé à abandonner, sous les coups des Forces armées royales (FAR), ses prétendus « territoires libérés » à l’ouest du Mur des Sables.
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche n’a pas échappé à la perspicacité du leader du MSP. « Nous voulons voir émerger une solution pacifique, sans agitation. Sous l’administration Trump, les États-Unis ont soutenu les thèses marocaines, mais cela ne suffit pas. Il faut rechercher un accord et une solution pacifique, sans gagnants ni perdants », a-t-il fait valoir. Le 10 décembre 2020, rappelle-t-on, D. Trump avait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Le chef du MSP estime que la popularité du Polisario parmi les Sahraouis des camps de Tindouf est en déclin. « Si des élections libres étaient organisées sans ingérence extérieure, nous sommes convaincus que le Polisario n’obtiendrait même pas 10 % des voix. Le Polisario vit d’une représentation fictive issue de la proclamation d’une révolution armée. Il n’a jamais été élu, mais est considéré comme le seul représentant légitime. Nous n’aspirons pas à être les seuls représentants, mais à représenter cette partie de la population qui s’identifie à nos principes. »
Le MSP a tenu son troisième congrès fin février aux Îles Canaries, en présence de José Luis Rodriguez Zapatero, ancien Premier ministre espagnol, et José Bono, ex-président de la Chambre basse, tous deux membres du PSOE.