Ce récent constat établi par EuroMed Droits se base sur des données répertoriées depuis janvier 2023, concernant les discriminations de genre législatives sur la base de fiches d’information par pays.
Dans le contexte des 16 jours d’activisme initiés du 25 novembre au 10 décembre par l’ONU, l’organisation a mis l’accent, mardi, sur le volet juridique de ces avancées, mais aussi des défis à relever. S’agissant des lois sur les statuts personnels, dites Code de la famille dans des pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Liban, l’Egypte, la Palestine et la Jordanie, EuroMed Droits décrit ainsi des dispositions « patriarcales et inégalitaires », perpétuant « la domination masculine, en instituant un système de tutelle de l’homme sur la femme », notamment en termes d’inégalités dans l’héritage.
Concernant les règles en place ou en cours d’adoption dans la région euro-méditerranéenne pour la lutte contre ces violences, l’organisation estime qu’elles sont aujourd’hui menacées « par la multiplication des mouvements anti-genre dans la région, comme l’atteste la Backlash map d’EuroMed Droits ».
A relever que « la directive européenne relative à la violence à l’égard des femmes et de la violence domestique, actuellement en cours de négociations interinstitutionnelles, fait elle aussi l’objet de désaccords politiques ». « Un débat est en cours au sujet des crimes devant être couverts par la Directive ; de l’inclusion ou non du viol ; de la terminologie liée au genre et de la forme sous laquelle la protection des victimes de violence devrait être assurée », indique EuroMed Droits, alertant que « si un consensus n’est pas trouvé, ce débat pourrait mener à une refonte de cette Directive qui ne permettrait plus de protéger les femmes de toutes formes de violences» .
Pour l’instance, un investissement juridique et financier doit être engagé dans la région, pour « favoriser la prévention et la justice pour les femmes victimes de violence de genre ».