« Par principe, en raison des idées xénophobes défendues par ce parti que j’ai toujours combattu, par respect pour les Marocains de France et leurs familles, je n’entends pas siéger dans un groupe présidé par l’extrême droite », a-t-il déclaré, marquant ainsi son refus de collaborer sous la direction du RN.
Cette prise de position intervient dans un contexte diplomatique sensible. La décision de confier la présidence au RN a suscité de nombreuses critiques, notamment en raison du rôle historique du groupe d’amitié dans le renforcement des liens entre Paris et Rabat. Depuis 2022, K. Ben Cheïkh avait travaillé aux côtés de ses collègues députés pour consolider les relations bilatérales, un enjeu central alors que la coopération entre les deux pays étaient tendues jusqu’en 2024. « Je continuerai à porter la voix des Français établis au Maroc et à entretenir les liens profonds qui me rattachent à ce pays qui reste cher à mon cœur et à mon mandat », avait-il assuré.
le groupe parlementaire Ensemble pour la République (macroniste) a offert la présidence du groupe d’amitié France-Maroc au Rassemblement National. C’est désormais acté depuis l’après-midi de lundi, annoncent deux sources au sein de partis politiques français. Le parti d’extrême droite en avait fait un acquis non négociable, malgré la montée au créneau d’élus macronistes et un début de rétropédalage du négociateur Mathieu Lefèvre (Ensemble pour la République). Si la désignation du président reste à la discrétion du parti, Marine Le Pen et Sébastien Chenu sont les favoris pour occuper cette fonction vue comme un tremplin pour obtenir une stature internationale
Ce cadeau parlementaire témoigne du peu d’intérêt des députés du parti présidentiel pour le Maroc, alors même qu’Emmanuel Macron, lors de sa visite officielle à Rabat, avait insisté sur la diplomatie parlementaire comme accélérateur du rapprochement des deux pays. Leurs priorités se concentraient sur les groupes d’amitié avec les États-Unis et Israël qu’ils ont finalement obtenus, murmure-t-on dans les travées de l’Assemblée nationale.
La France Insoumise a trouvé son compte dans la méthode choisie (tourniquet pondéré) en décrochant ceux du Sénégal et du Liban qu’elle convoitait, malgré l’opposition initiale du groupe de députés macronistes. Le Parti Socialiste a obtenu les groupes qu’il visait, notamment l’Algérie. Les Écologistes, qui avaient demandé le Maroc, ont obtenu finalement la Turquie et le Cap Vert.
Il y a lieu de signaler aussi que Hanane Mansouri, députée UDR de l’Isère, a adressé une lettre à la présidente de l’Assemblée nationale pour demander la suppression du groupe d’étude parlementaire consacré au Sahara occidental. Cette proche d’Eric Ciotti (allié du RN) estime que ce groupe, toujours en activité, « contredit la position officielle de l’État français », réaffirmée par E. Macron lors de sa visite d’État au Maroc. Selon la députée, maintenir cette instance pourrait engendrer des « incompréhensions » auprès des partenaires marocains, avec lesquels la France entretient des relations stratégiques historiques.
Cette initiative s’inscrit dans la dynamique enclenchée en décembre, lorsque la députée Naïma Moutchou (Horizons) s’est opposée au « lobbying pro-Polisario » au sein de l’Assemblée nationale, dénonçant son inadéquation avec la politique étrangère actuelle de Paris.
H. Mansouri appelle donc à des démarches visant à dissoudre ce groupe parlementaire, dont l’existence serait, selon elle, « désormais caduque à la lumière des positions officielles de la France ».