Le président a demandé au Parlement de ratifier un décret autorisant l’entrée de troupes étrangères, notamment russes et américaines, pour effectuer des exercices conjoints d’assistance humanitaire et de lutte contre le trafic de drogue.
Ce décret présidentiel a été transmis «en urgence» au Parlement, contrôlé par des soutiens du chef de l’Etat, et a été inscrit à l’ordre du jour du 14 juin, selon l’agenda législatif publié le 11 juin par le Journal officiel du pays. Ce texte porte sur du personnel militaire étranger ainsi que sur des navires et des aéronefs. Il autorise l’entrée «par roulements» de militaires russes pour participer avec des soldats nicaraguayens «à un échange d’expériences, à des entraînements de l’armée et à des opérations d’aide humanitaire». Et il prévoit également des exercices dans la marine et dans les airs pour lutter contre les narcotrafiquants et le crime organisé international.
Des actions qui ont vocation à être aussi menées avec des troupes venues des Etats-Unis, du Mexique, de pays d’Amérique centrale, du Venezuela, de Cuba et de République dominicaine, précise le décret.
Le président sollicite aussi l’accord des parlementaires pour la sortie du territoire de militaires nicaraguayens pour aller dans ces mêmes pays. La relation entre le Nicaragua et les Etats-Unis s’est crispée depuis que Washington a imposé des sanctions visant D. Ortega afin qu’il procède à des changements politiques et pour obtenir la libération de 182 membres de l’opposition parmi lesquels sept anciens candidats à la présidence, accusés par Managua de «vendre la patrie». Ces derniers ont été placés en détention avant l’élection de 2021, remportée par Daniel Ortega, 76 ans, qui a ainsi décroché son quatrième mandat consécutif.