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Des opposants sénégalais convoqués : Tension à Dakar…

Au Sénégal, des tensions ont eu lieu après l’interpellation mercredi 10 novembre des opposants Barthélémy Dias (candidat à la mairie de Dakar aux élections locales de janvier), Ousmane Sonko (leader du parti Pastef) et Malick Gakou, du Grand Parti. Ils ont été conduits au camp de police Abdou Diassé, à Dakar, avant d’être élargis.

B. Dias était convoqué dans la matinée au Palais de justice pour une audience en appel dans une affaire de meurtre qui remonte à 2011. Il dénonce un « complot politique » et avait lancé un appel à « envahir le tribunal ». Les trois opposants ont été libérés en fin de journée.
La nouvelle a été confirmée par plusieurs proches de B. Dias. Selon ces sources, il a donc quitté avec O. Sonko et M. Gakou le camp Abdou Diassé. Ils se sont dirigés vers le domicile de B. Dias qui dénonce une nouvelle fois une stratégie pour empêcher –selon lui- sa candidature à la mairie de Dakar. « Ce qui se passe dans ce procès, ce n’est rien d’autre qu’une instrumentalisation de la justice par des hommes politiques. La vérité, c’est qu’ils ont des sondages qui les empêchent de dormir et ils sont en train de chercher tous les moyens pour ne pas organiser des élections le 23 janvier 2022 ».
En face, la coalition Benno Bokk Yakaar accuse B. Dias et ses camarades d’appels à l’insurrection dans une déclaration lue par Wally Fall. « Certains dirigeants irresponsables de l’opposition, ont lamentablement échoué dans leur entreprise insurrectionnelle de promotion du chaos et du désordre dans les rues de Dakar. Le maintien aujourd’hui de l’appel à leurs militants pour l’envahissement du tribunal de Dakar malgré le renvoi du procès prouve à suffisance que ses apprentis pyromanes ne reculeront devant rien dans leur funeste projet de déstabilisation de notre pays »
Juste après l’arrestation de B. Dias et de ses compagnons, Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, avait lancé en conférence de presse un « appel à la résistance » et à la mobilisation pour la libération des trois opposants. Il avait invité « les Sénégalais à se lever ». Dans la foulée, des manifestants en colère s’étaient regroupés sur l’axe routier de la VDN avec des pneus brûlés.
Ces tensions en vue des élections locales rappellent les évènements sanglants de mars dernier. Cela avait commencé avec la convocation d’O. Sonko, visé par une plainte pour viol. Son cortège avait été bloqué et il avait été arrêté à l’époque pour « troubles à l’ordre public ». Comme lui, B. Dias parle de « complot ». Il estime que sa convocation en appel pour le meurtre d’un homme lors de l’attaque de la mairie de Mermoz Sacré Cœur en 2011 est directement liée à sa déclaration de candidature pour la mairie de Dakar. De son côté, la majorité l’a accusé ces derniers jours de manipuler l’opinion et de chercher à replonger le pays dans la violence. Dans les arcanes du pouvoir, le mutisme est de rigueur…

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