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Dérèglement climatique : Le Maroc soumis à la chaleur et à la rareté de l’eau

Les vagues de chaleur qui étouffent le Royaume ont pour corollaire une raréfaction des précipitations et, chemin faisant, des ressources en eaux douces. Cette réalité clairement énoncée au début du millénaire aura été minorée. Sans pour autant qu’ une telle donnée structurelle aux conséquences crépusculaires n’ait été assimilée par des acteurs étatiques produisant du contenu anticipatif. Etonnant que l’alerte lancée par l’IRES ait échappé au CESE…
Dérèglement climatique : Le Maroc soumis à la chaleur et à la rareté de l’eau

Le Maroc est exposé à une canicule hivernale sans précédent, avec des températures dépassant les 30 degrés Celsius dans de nombreuses régions. Ce contraste est alarmant par rapport à la moyenne de saison, alors que des records ont été enregistrés à Agadir (35,7°C) et à Tan-Tan (36,6°C). A minuit, le thermomètre a affiché 30,5° à Sidi Ifni.

Cette chaleur extrême est constatée alors que le Maroc subit sa sixième année consécutive d’une sécheresse historiquement inquiétante. Le phénomène a considérablement épuisé les réserves d’eau des barrages et des nappes phréatiques. L’été dernier, la ville d’Agadir a déjà battu son record alarmant  de température, avec 50,4 degrés.

Dans ses rapports, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a précédemment alerté sur la désertification qui menace les zones agricoles du Maroc de manière progressive. Pour cause, le pays fait partie des points chauds à travers le globe, où le climat méditerranéen est parmi ceux les plus impactés par les dérèglements en cours. D’autres régions du sud de l’Europe sont également exposées aux mêmes menace, à l’image de l’Espagne.

A ce titre, des spécialistes mettent en garde contre le fait que cette situation menace même le Maroc de sortie progressive de la biogéographie, où se répartissent les espèces végétales, avec de lourdes conséquences sur plusieurs filières agricoles.

Alerte au stress hydrique !

Lors d’une rencontre organisée à l’initiative du Club des journalistes accrédités au Maroc (CJAM), Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a souligné que le Maroc est entré, désormais, dans une situation de stress hydrique structurel. Le constat élaboré par le patron du CESE  jette le trouble alors que l’entrée officielle du Royaume dans le stress hydrique structurel (ressource en eau douce inférieure à 1000 m3/habitant/an) a été clairement énoncé dans un rapport dédié de l’Institut royal des études stratégiques (IRES) publié au début des années 2000.

Invité à s’exprimer sur plusieurs questions d’actualité, A.R. Chami a relevé que le Maroc est entré dans une tendance de sécheresse très longue, dans laquelle le pays va connaitre de moins en moins de précipitations, précisant que ce problème structurel exige une réponse structurelle. Se basant sur les résultats d’une étude parue dans la revue Nature, il a relevé que des chercheurs australiens ont affirmé que le Maroc figure parmi cinq pays au monde qui seront touchés par le phénomène de raréfaction des précipitations de manière forte et mesurable durant les cinquante prochaines années.

Les Marocains ne sont, peut-être, pas encore conscients que l’eau va devenir une denrée rare, a averti le chef du CESE, appelant à changer les habitudes de consommation de cette ressource vitale.

La politique des barrages a été une décision visionnaire de feu le roi Hassan II, a-t-il rappelé, précisant que cette politique se poursuit toujours, notamment avec la construction de petits barrages collinaires, et que d’autres solutions sont également mises en place, notamment le dessalement de l’eau de mer.

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