Netanyahu Jr. a critiqué le tribunal et a écrit, lundi 17 juin, sur la plateforme X: « Qu’essayent-ils de cacher ? S’il n’y a pas de trahison, pourquoi ont-ils peur que des parties externes et indépendantes mènent des enquêtes ? ». « Pourquoi les dirigeants de l’armée et des renseignements continuent-ils à prétendre que le Hamas a été dissuadé ? Où était l’armée de l’air le 7 octobre ? » a-t-il encore ajouté.
Il a également accusé le tribunal lui-même, affirmant que « le comité d’enquête, malgré son nom fantaisiste, est dirigé par un juge de la Cour suprême et est donc utilisé comme un comité de dissimulation par la gauche », faisant référence aux opposants au gouvernement de son père.
Cette accusation intervient après que la Cour suprême israélienne a décidé de suspendre une enquête menée par le contrôleur de l’État Matanyahu Engelman sur les « échecs du 7 octobre dernier » jusqu’à ce que la cour tienne une audience en juillet prochain.
L’enquête d’Engelman est controversée depuis son annonce en décembre dernier, et des groupes de « surveillance de la bonne gouvernance » ont déposé une requête auprès du tribunal contre l’initiative du contrôleur de l’État, arguant qu’elle ne relève pas de sa compétence et qu’elle nuirait aux capacités opérationnelles de l’armée israélienne.
Ces derniers mois, de hauts responsables des services de sécurité et de renseignement ainsi que de l’armée d’occupation israélienne ont annoncé qu’ils portaient la responsabilité de l’échec du 7 octobre, tandis que Benyamin Netanyahu refuse de porter toute responsabilité dans les attaques du Hamas.
L’opposition accuse le chef du gouvernement de suivre des politiques qui servent ses propres intérêts, en particulier de rester au pouvoir, et de ne pas réussir à atteindre les objectifs de la guerre contre Gaza, notamment en éliminant le Hamas et en libérant les captifs israéliens dans la bande de Gaza. B. Netanyahu rejette, lui, les appels de l’opposition et les manifestations appelant à organiser des élections anticipées, prétendant qu’elles « paralyseraient l’État et gèleraient les négociations sur l’échange de prisonniers pour une période pouvant aller jusqu’à 8 mois ».
Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène une guerre contre Gaza qui a fait plus de 122 000 martyrs ou blessés Palestiniens – pour la plupart des enfants et des femmes – et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a coûté la vie à des dizaines de personnes pour la plupart des enfants. Israël poursuit cette guerre, ignorant les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que les ordres de la Cour internationale de Justice de mettre fin à l’invasion de Rafah, de prendre des mesures pour prévenir les actes de génocide et d’améliorer la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza.
L’entité sioniste conteste également la demande du procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, d’émettre des mandats d’arrêt contre B. Netanyahu et le ministre de la guerre Yoav Galant pour leur responsabilité dans les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis à Gaza.
A rappeler que la Société de radiodiffusion israélienne avait affirmé l’existence d’un document confirmant que l’armée et les renseignements israéliens étaient au courant du projet du Hamas de mener l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », 3 semaines avant la date de l’attaque du 7 octobre 2023. La radio a indiqué que la division Gaza de l’armée d’occupation avait préparé un document expliquant le plan du Hamas et qu’il incluait l’enlèvement de 200 à 250 otages, rapporte le site de la télévision qatarie al-jazeera. Il détaillait le processus de prise d’otages et la manière d’agir dans les cas extrêmes. Une source de sécurité lui a affirmé que le document était au moins connu des dirigeants du renseignement et de la division de Gaza.
Selon la chaîne israélienne Kan, la division de Gaza avait préparé le document en septembre dernier, passant en revue la formation des forces d’élite des Brigades al-Qassam, branche militaire du Hamas, et rendant compte d’une invasion massive d’Israël et la capture de plus de 200 Israéliens.
Après cette révélation, la Société de radiodiffusion israélienne a déclaré que l’Agence israélienne de sécurité générale (Shin Bet) a ouvert une enquête sur des soupçons de fuite d’informations au sein des services de sécurité après le 7 octobre. La radio a ajouté que le Shin Bet est soupçonné d’avoir divulgué des informations des services de sécurité à des pirates informatiques qui travaillaient pour Israël, soulignant que les pirates ont provoqué la révélation des opérations de renseignement au lieu de réaliser leurs objectifs.
Ce n’est pas la première fois qu’il est question de la connaissance par les autorités militaires et du renseignement du plan d’attaque du Hamas. En janvier dernier, le New York Times a rapporté que les services de sécurité israéliens avaient obtenu il y a plus d’un an un document secret de 40 pages intitulé « Mur de Jéricho ». Il comprenait un plan détaillé de l’exécution d’une attaque sans précédent contre Israël, similaire à l’attaque du 7 octobre. Il évoquait aussi des barrages de roquettes et de drones, et le franchissement des combattants des frontières, via des parachutes, des voitures et à pied. Néanmoins, le journal US a ajouté que l’idée que le Hamas mène une attaque était si improbable que les responsables des renseignements israéliens ont réduit leurs écoutes des communications radio du Hamas, concluant que c’était une perte de temps. Notant que certains officiers et soldats de la division de Gaza n’ont appris qu’ils étaient attaqués que lorsque les combattants du Hamas sont entrés dans leurs chambres.